L’UE et le Royaume-Uni signent un accord de libre circulation post-brexit

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Crédit photo : DR

Le Royaume-Uni et l’Union européenne ont scellé ce mercredi 11 juin 2025 un accord de libre circulation entre l’enclave britannique de Gibraltar et l’Espagne, une question qui restait en suspens depuis le Brexit.

Cet accord, qui doit encore être ratifié, vise à supprimer « toutes les barrières physiques, les vérifications et les contrôles sur les personnes et les biens circulant entre l’Espagne et Gibraltar », ont indiqué Bruxelles et Londres dans un communiqué conjoint.

Près de 15.000 personnes, pour la plupart des Espagnols, passent chaque jour la frontière pour se rendre dans ce territoire britannique de quelque 34.000 habitants afin d’y travailler.

L’accord « apportera sécurité juridique et sérénité aux personnes et aux entreprises de la région », a souligné le commissaire européen Maros Sefcovic devant la presse à Bruxelles.

Le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne en 2020, laissant non résolue la relation entre Gibraltar – historiquement une base militaire importante pour les Britanniques- et le bloc européen.

Fin 2020, Madrid et Londres sont parvenus in extremis à un accord provisoire de libre circulation, afin de maintenir la liberté de mouvement à la frontière entre l’Espagne et le Rocher.

Mais la signature d’un accord tardait définitivement à se concrétiser.

L’accord scellé mercredi « apporte une solution pratique après des années d’incertitude », se réjouissait le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy.

Par la route, la frontière sera fluide entre Gibraltar et l’Espagne, sans contrôle des personnes qui la traversent.

Pour les arrivées par avion à l’aéroport de Gibraltar, un double contrôle sera effectué par des fonctionnaires gibraltariens et espagnols.

Les fonctionnaires espagnols seront chargés de garantir l’intégrité de l’espace Schengen, selon un modèle similaire à celui de la police française opérant à la gare de Saint-Pancras à Londres, d’après le gouvernement britannique.

Les négociations entre Londres, Madrid, Bruxelles et Gibraltar patinaient sous le précédent gouvernement conservateur britannique, mais l’arrivée au pouvoir du parti travailliste l’été dernier leur a donné un nouvel élan.

« Revendications espagnoles »

Le Premier ministre Keir Starmer souligne régulièrement sa volonté de nouveau départ (« reset ») avec l’Union européenne, afin d’évacuer les rancœurs du Brexit.

Avec le protocole sur l’Irlande du Nord convenu par Londres et Bruxelles en 2023, Gibraltar était le dernier territoire britannique sans un accord clarifiant sa future relation avec l’UE.

Keir Starmer a salué un « accord historique pour sécuriser l’avenir de Gibraltar », selon le compte-rendu diffusé par Downing Street de l’entretien qu’il a eu mercredi avec son homologue espagnol Pedro Sanchez.

Le chef du gouvernement de Gibraltar, Fabian Picardo, s’est dit « ravi » de cet accord, qui « protégera les futures générations de Gibraltariens britanniques ».

« Il est temps de dépasser les disputes du passé », a-t-il réclamé.

L’Espagne a cédé Gibraltar à la couronne britannique en 1713 dans le cadre du traité d’Utrecht mais elle n’a depuis jamais arrêté d’en revendiquer la souveraineté, ce qui donne lieu à des tensions régulières entre Madrid et Londres.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a salué un « grand jour ».

« Après trois siècles sans avancée, l’UE, le Royaume-Uni et l’Espagne ont conclu un accord global pour l’intérêt des citoyens et de notre relation bilatérale avec le Royaume-Uni. Tout cela sans renoncer aux revendications espagnoles concernant l’isthme et la rétrocession de Gibraltar », a-t-il assuré.

© Agence France-Presse

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