L’ONU donne son soutien au Maroc sur la question du Sahara occidental

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Crédits photo : Pexels / Greg Gulik

Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté ce vendredi 31 octobre 2025 au soir à New York en donnant son soutien au Maroc sur la question du Sahara occidental.

Concrètement, onze membres ont approuvé la résolution, aucun vote négatif, trois abstentions. L’Algérie a refusé de participer au scrutin. Une position qui en dit long sur les tensions régionales autour de ce dossier épineux.

Le texte présenté par Washington reconnaît le plan marocain d’autonomie comme « la solution la plus réalisable » pour régler le différend du Sahara occidental. Ce territoire désertique, riche en phosphates et bordé d’eaux poissonneuses, demeure sous contrôle marocain depuis le retrait espagnol de 1975.

Les Nations unies le considèrent toujours comme un territoire non autonome. Le Front Polisario, soutenu financièrement et diplomatiquement par Alger, revendique l’indépendance totale.

La résolution marque un changement notable dans la position onusienne. Jusqu’à présent, le Conseil exigeait des négociations entre Rabat, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie sans privilégier aucune option.

Le nouveau texte affirme explicitement que l’autonomie sous souveraineté marocaine pourrait constituer la voie la plus concrète vers un règlement. Il demande au secrétaire général Antonio Guterres et à son émissaire Staffan de Mistura de conduire les discussions sur cette base.

L’ambassadeur algérien Amar Bendjama a justifié l’absence de son pays au vote. « Le texte ne reflète pas fidèlement la doctrine onusienne en matière de décolonisation », a-t-il déclaré après la séance. Bref, une façon diplomatique de manifester son désaccord sans opposer de veto.

Le représentant algérien a ajouté que le projet restait en deçà des aspirations du peuple sahraoui, qui résiste depuis plus de cinquante ans pour décider seul de son avenir.

Mohamed Yeslem Beissat, ministre des affaires étrangères du Polisario, avait récemment évoqué la possibilité d’accepter le plan marocain.

Mais à une condition : que la population sahraouie le valide par référendum. Une exigence rejetée par Alger et ignorée par la résolution adoptée vendredi.

Les relations algéro-françaises se sont d’ailleurs détériorées depuis l’été 2024, après que Paris a reconnu le plan d’autonomie proposé par Rabat. L’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne ont suivi le même chemin.

Et avant l’ONU, Washington avait ouvert la voie en décembre 2020, lorsque Donald Trump avait annoncé le soutien américain à la proposition du Maroc sur question du Sahara occidental en échange d’une normalisation entre Rabat et Tel-Aviv.

Staffan de Mistura avait exprimé début octobre ses réserves sur le flou du plan marocain. Il réclamait davantage de précisions, notamment sur le principe d’autodétermination du peuple sahraoui. Enfin, ses interrogations n’ont pas empêché l’adoption du texte.

La résolution prolonge également le mandat de la Minurso, la mission de maintien de la paix de l’ONU, jusqu’au 31 octobre 2026. Une première version prévoyait seulement six mois d’extension. Le texte définitif accorde douze mois mais demande une évaluation stratégique de la mission dans les six prochains mois. Ce conflit, qui dure depuis un demi-siècle, entre dans une nouvelle phase où la souveraineté marocaine semble gagner du terrain sur la scène internationale.

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