Après sa rupture avec la France, le Mali, membre de l’AES, ne semble pas ostracisé, comme le montrent les 62 milliards dernièrement déboursés par la Banque Mondiale au profit du pays du Sahel.
En effet, l’organisme financier a accordé le 22 janvier 2025 un financement majeur de 62 milliards de francs CFA (soit 100 millions de dollars US) au Mali via l’Association Internationale de Développement (IDA).
Un investissement pour l’indépendance du Mali
Il faut savoir que ce financement s’inscrit dans le Projet d’Appui à la Sécurité de l’Eau au Mali (PASEMa).
Ce dernier est une initiative qui se veut modernisatrice du réseau hydraulique national.
Dans un contexte où le Mali affirme son autonomie vis-à-vis de ses partenaires traditionnels comme la France, ce soutien de la Banque mondiale représente une opportunité majeure de renforcement des capacités nationales.
Derrière les 62 milliards, des infrastructures modernes pour une meilleure distribution de l’eau au Mali
Sur la rive gauche de Bamako, le projet prévoit la construction d’infrastructures majeures avec un système de transfert d’eau reliant Djikoroni-Para à Kati-Sud.
Une nouvelle station de pompage verra le jour à Missira, accompagnée d’un château d’eau d’une capacité de 2 000 m³.
Les ménages les plus vulnérables bénéficieront de branchements sociaux pour garantir leur accès à l’eau potable.
Le développement s’étend également aux villes secondaires telles que Mopti/Sévaré, San, Ouélessébougou, Dioila et Bafoulabé/Mahina.
Ces localités seront dotées d’infrastructures complètes comprenant des installations de production d’eau d’une capacité quotidienne de 24 400 m³, ainsi que des stations de pompage modernes.
Le réseau sera complété par des châteaux d’eau, des réservoirs semi-enterrés et un système de distribution incluant des bornes fontaines publiques accessibles à tous.
Un impact social et économique majeur
Le PASEMa touchera directement la vie de 500 000 personnes, avec une attention particulière portée à l’équité sociale : la moitié des bénéficiaires seront des femmes, et près d’un cinquième seront des jeunes.
Parmi cette population, 227 000 personnes obtiendront un accès direct à l’eau potable, tandis que 270 000 autres verront une amélioration significative de leur approvisionnement.
Les zones rurales ne sont pas oubliées, puisque 30 000 habitants vivant à proximité des périmètres urbains bénéficieront des efforts de restauration des écosystèmes.
Clara de Sousa, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Mali, n’a d’ailleurs pas manqué de souligner l’importance stratégique du projet : « Le PASEMa répondra de manière durable aux défis de l’accès à l’eau potable, tout en posant les bases d’une résilience à long terme et en stimulant l’activité économique dans le secteur de l’eau ».