La présence de la Russie se renforce encore plus en Libye, ébranlant les fragiles espérances occidentales, apprend-on de nos confrères du journal Le Monde.
En effet, depuis le début de l’année, Moscou a substantiellement renforcé sa présence militaire dans ce pays stratégique d’Afrique du Nord, riche en or noir. Une offensive de grande ampleur qui met les Occidentaux sur les dents.
Les preuves de cette implication accrue affluent, comme l’a dévoilé le collectif d’enquêteurs « All Eyes on Wagner ».
Selon leurs constats, près de 1800 militaires et combattants russes auraient désormais pied en Libye, tandis que d’importants convois logistiques acheminent sans relâche armes, véhicules et équipements en provenance de Syrie.
Cette démonstration de force inquiète à juste titre les chancelleries européennes. En s’enracinant dans cette zone névralgique, la Russie conforte son emprise sur un territoire pivot, doté d’un accès stratégique sur la Méditerranée.
Le risque d’y voir s’établir une base navale permanente, peut-être à Syrte comme le redoutent certains experts, fait frémir les capitales occidentales.
Mais au-delà de cet enjeu militaire de taille, c’est surtout la possibilité pour Moscou d’influer sur les flux migratoires vers l’Europe qui cristallise les craintes.
À l’heure où la Russie muscle ses positions auprès du maréchal Haftar, l’homme fort de l’Est de la Libye, sa main se renforce sur les principales routes terrestres empruntées par les migrants.
L’offensive russe revêt également une dimension diplomatique marquée. Tandis que ses couloirs logistiques se déploient, Moscou multiplie parallèlement les contacts avec l’ensemble des factions libyennes. Une stratégie pondérée visant à s’imposer en médiateur incontournable, aux forceps si besoin.
Bras armé de cette offensive tous azimuts, les redoutés mercenaires du désormais défunt groupe Wagner ont muté en un « Africa Corps » adoubé par le ministère russe de la Défense.
Un signe d’institutionnalisation qui marque la détermination du Kremlin à asseoir durablement son influence sur ce territoire convoité.
Face à cette poussée tous azimuts d’un adversaire résolu, l’Occident peine à trouver la parade. Dépassés par la vigueur de cette nouvelle offensive de la Russie, les Européens et Américains voient avec amertume leurs positions se déliter en Libye.
Comme un cruel rappel que la guerre des influences, sur le continent africain, est bel et bien relancée.
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