L’Irak a amorcé des contacts avec Téhéran et Washington pour rester éloigné du conflit en cours entre l’Iran et Israël, ont indiqué le 14 juin 2025 à l’AFP deux hauts responsables du gouvernement de Bagdad, en pleine poussée de fièvre régionale.
Allié indéfectible de l’Iran avec qui il partage des liens politiques et économiques étroits, l’Irak cultive un partenariat stratégique avec Washington. Depuis des années, Bagdad mène un exercice d’équilibriste pour préserver ces deux alliances.
Le 14 juin, le gouvernement a réitéré dans un communiqué « son rejet absolu de la violation de l’espace aérien irakien et de son utilisation pour les attaques perpétrées par l’entité sioniste contre la République islamique d’Iran ».
Il a appelé les Etats-Unis à « assumer leurs responsabilités (…) pour empêcher l’aviation de l’entité sioniste de répéter toute violation de l’espace aérien irakien pour mener ces attaques ».
L’Irak avait protesté auprès de l’ONU, affirmant qu’Israël avait attaqué l’Iran depuis son espace aérien le 13 juin 2025.
Interrogé par l’AFP, un haut responsable sécuritaire irakien a aussi indiqué que Bagdad avait demandé à Téhéran d’éviter de s’en prendre aux intérêts américains sur son territoire.
« Oui la demande a été formulée, ils nous ont promis des choses positives. L’Iran est compréhensif vis-à-vis de la requête irakienne », a indiqué ce responsable, requérant l’anonymat en raison de la sensibilité du sujet.
Avant l’escalade en cours avec Israël, Téhéran avait menacé de frapper les bases militaires américaines au Moyen-Orient, en cas de conflit provoqué par un échec des pourparlers qu’il a engagés avec Washington sur son programme nucléaire.
L’Irak refuse de s’impliquer dans le conflit entre l’Iran et Israël
Les Etats-Unis disposent d’environ 2.500 soldats en Irak engagés avec une coalition internationale emmenée par Washington pour lutter contre le groupe Etat islamique (EI).
Ces militaires sont stationnés sur des bases irakiennes à l’invitation du gouvernement et assurent un rôle de soutien et de conseil auprès des forces de sécurité locales.
En marge de la guerre à Gaza, qui a exacerbé les tensions régionales, des dizaines de tirs de roquettes et frappes de drones revendiqués par des groupes irakiens pro-iraniens ont visé les soldats américains, en Irak et en Syrie.
Les Etats-Unis avaient annoncé mercredi réduire pour des raisons de sécurité les effectifs de leur ambassade à Bagdad.
Plus tôt le 14 juin 2025, un responsable gouvernemental irakien assurait à l’AFP que Bagdad « a officiellement demandé aux Etats-Unis d’empêcher les avions israéliens de violer l’espace aérien de l’Irak ».
« L’Irak a fait preuve de la plus grande retenue dans l’espoir d’ouvrir la voie à des solutions diplomatiques et politiques pour désamorcer la crise par des moyens pacifiques », a encore averti le gouvernement dans son communiqué.
« Il a le droit, en vertu du droit international, de recourir à toutes ses capacités pour confronter toute violation de sa souveraineté nationale », a-t-il mis en garde.
Avec AFP