Affronter Lionel Messi peut transformer les nuits d’un défenseur en cauchemar. Adil Rami, ancien international français, vient de lever le voile sur ses souvenirs les plus marquants dans un entretien accordé à L’Équipe. Ses révélations sur l’Argentin sont saisissantes et montrent la peur que pouvait inspirer le génie barcelonais.
L’ancien défenseur de 39 ans ne mâche pas ses mots quand on lui demande quel est le joueur le plus fort qu’il ait affronté. Sa réponse fuse immédiatement : « Sans aucun doute Lionel Messi ». Cette certitude s’enracine dans douze confrontations mémorables en Espagne, lorsque Rami évoluait à Valence puis Séville.
La première rencontre entre les deux hommes reste gravée dans la mémoire du Français. C’était le 21 septembre 2011, lors d’un Valence-Barcelone qui s’était soldé par un match nul 2-2. Mais cette soirée avait débuté bien avant le coup d’envoi pour Adil Rami. « La première fois que je joue contre lui, j’ai mal dormi la veille, je me disais : ‘J’espère qu’on va perdre 2-0, pas plus' », confie-t-il avec une franchise désarmante.
Cette anxiété préalable révèle l’impact psychologique que pouvait avoir Messi sur ses adversaires. Même les défenseurs professionnels les plus aguerris redoutaient ses interventions. Pour comprendre cette appréhension, il faut saisir le génie tactique de l’Argentin sur le terrain.
Rami décrit avec précision la méthode Messi pour déstabiliser les défenses adverses. « Quand on gagnait 1-0, il décidait tout seul de quand il voulait revenir au score », explique le défenseur français. Cette capacité à changer le cours d’un match par sa seule volonté caractérisait parfaitement le style de jeu de la Pulga.
La suite de son témoignage montre parfaitement la frustration des défenseurs face au numéro 10 barcelonais.
« On se mettait tous en ligne, les quatre défenseurs, tous compacts, tous serrés et puis il te chevauchait, un par un », raconte Rami. Cette image d’un seul homme dominant quatre spécialistes de la défense résume l’exceptionnalité de Messi.
L’ancien lillois pousse l’analogie jusqu’à l’absurde pour souligner cette supériorité technique. « Moi, même avec des gamins de 10 ans je ne fais pas ça », avoue-t-il avec un sourire dans la voix.
Mais le plus frustrant pour les défenseurs restait l’intelligence de jeu de l’Argentin. Rami explique comment Messi parvenait toujours à trouver la faille dans les dispositifs défensifs les mieux organisés. « À chaque fois, quand on était sûrs de l’avoir, bien en place, comme une armée, il arrivait à trouver cette putain de passe qui venait nous tuer entre les lignes pour le petit Pedro », témoigne-t-il.
Cette vision de jeu et cette précision technique faisait de Messi un adversaire redoutable.
Les défenseurs devaient constamment s’adapter à ses mouvements imprévisibles. « Donc nous, on sortait, on se replaçait, on sortait, on se replaçait », décrit Rami, illustrant ce ballet défensif permanent face au génie barcelonais.
Au final, pour un défenseur de cette époque, affronter Lionel Messi représentait un défi technique et psychologique.