Libye: assassinat d’un ex-baron du trafic de migrants

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Crédit Photo : Actu Cameroun

Un ex-responsable des garde-côtes en Libye, Abd al-Rahman Milad, surnommé « al-Bidja » et connu pour avoir été un baron local du trafic de migrants, a été abattu dimanche à l’ouest de Tripoli, ont indiqué ce lundi 2 septembre plusieurs responsables.

Le major Milad, 34 ans, a été tué dans une embuscade par des assaillants non identifiés à Sayyad, à 25 km à l’ouest de la capitale, à la hauteur de l’Académie navale de Janzour, dont il était le commandant, selon des sources officielles citées par les médias.

« J’ai appris avec grande tristesse le crime qui a visé le major Milad et j’ai chargé le ministère de l’Intérieur d’ouvrir une enquête urgente », a déclaré sur X le chef du Gouvernement d’union nationale, basé à Tripoli (ouest), Abdelhamid Dbeibah. Il a loué ses « efforts » pour la « réouverture de l’Académie navale après plus de 10 ans d’interruption ».

Des images reprises dans les médias ont montré un 4X4 blanc au bord de la route, la portière avant droite criblée de balles et le corps d’un homme à l’intérieur. Aucune précision sur les motivations politiques ou crapuleuses de l’assassinat n’a été donnée.

Personnalité controversée, « al-Bidja » est un ancien baron local de trafics en tous genres (migrants, carburant), notamment quand il était chef des gardes-côtes à Zawiya, située à 45 km à l’ouest de Tripoli.

Selon des médias italiens et libyens, il avait participé en 2017, aux côtés d’autres passeurs, à des pourparlers avec des responsables italiens ayant permis des refoulements massifs et une baisse du nombre de départs depuis les côtes libyennes vers l’Italie.

Il avait été arrêté par les autorités libyennes en octobre 2020, avant d’être relâché en avril 2021 et nommé à la tête d’une unité des gardes-côtes pour lutter contre l’immigration clandestine.

Milad faisait l’objet d’une notice d’Interpol à la demande d’un comité du Conseil de sécurité de l’ONU qui, en juin 2018, avait sanctionné six chefs de réseaux de trafiquants de migrants en Libye.

Les auteurs de ce crime « n’échapperont pas au châtiment divin », a écrit sur Facebook Abdallah Allafi, numéro deux du Conseil présidentiel, originaire de Zawiya, comme « al-Bidja ». Le Conseil présidentiel est un organe exécutif représentant les trois grandes régions libyennes.

En proie au chaos et aux divisions depuis la chute et la mort de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est un important pays de transit pour les migrants fuyant les conflits et l’instabilité dans d’autres pays d’Afrique et du Moyen-Orient.

Zawiya, point de départ de l’immigration clandestine, est située près d’une grande raffinerie elle-même au cœur de divers trafics. La ville est aussi contrôlée par des groupes armés dont les affrontements causent régulièrement des victimes parmi les civils.