Dans un marché mondial de l’huile de palme en pleine effervescence, le Nigeria s’impose comme un acteur majeur, prêt à tirer profit de la flambée des cours.
En effet, alors que l’oléagineux le plus produit au monde connaît une hausse spectaculaire de 20% sur les marchés internationaux en 2024, le géant africain, déjà cinquième producteur mondial, se positionne stratégiquement pour capitaliser sur cette dynamique.
Le bouleversement du marché trouve son origine dans les difficultés rencontrées par les leaders historiques asiatiques.
L’Indonésie, premier producteur mondial, fait face à une double contrainte : l’incorporation obligatoire de 35% d’huile de palme dans son biodiesel réduit ses capacités d’exportation, tandis que sa production décline sous l’effet du vieillissement des plantations et des aléas climatiques.
La Malaisie n’est pas épargnée, avec une production en berne depuis septembre 2023, touchée par des pluies diluviennes qui perturbent les récoltes.
Cette conjoncture exceptionnelle sur l’huile de palme ouvre une fenêtre d’opportunité unique pour le Nigeria. Le pays ouest-africain, qui produit déjà 1,5 million de tonnes d’huile de palme, voit ses perspectives s’améliorer significativement.
Les acteurs industriels majeurs comme Presco Oil et Okumo intensifient leurs investissements, étendant leurs surfaces cultivées et modernisant leurs installations de transformation.
Les analystes prévoient une nouvelle hausse des cours pour 2025, stimulée par l’annonce indonésienne d’un passage à 40% d’incorporation dans le biodiesel. MARC Ratings anticipe un prix moyen de 4600 ringgits, soutenu par la persistance des perturbations climatiques en Malaisie jusqu’au premier trimestre 2025.
Le potentiel de croissance du Nigeria s’appuie également sur une consommation intérieure dynamique, avec une utilisation d’huile végétale par habitant de 12,5 kg, bien inférieure à la moyenne mondiale de 20 kg.