Levée de l’interdiction d’exportation des produits vivriers au Bénin : le soja et la noix de cajou à…

Levée de l’interdiction d’exportation des produits vivriers au Bénin : le soja et la noix de cajou à...

Crédit Photo : DR

Au Bénin, le gouvernement de Patrice Talon a levé la mesure portant interdiction d’exportation des produits vivriers dont le soja et la noix de cajou.

A travers cette décision, Cotonou vient de marquer un tournant économique majeur.

Annoncée avec une certaine fanfare, cette décision est présentée par le gouvernement comme une mesure clé, visant à accroître les revenus des agriculteurs et à stimuler l’économie rurale.

Si l’enthousiasme est palpable parmi les producteurs de maïs, d’igname et de manioc, une question persiste et monte en puissance : à quand le tour des filières du soja et de la noix de cajou, qui, malgré leur potentiel exportateur immense, restent soumises à des restrictions ?

L’interdiction d’exportation des produits vivriers avait été mise en place avec l’intention louable de garantir la sécurité alimentaire nationale et de stabiliser les prix sur le marché local. Cependant, cette mesure a parfois eu des conséquences imprévues.

Elle a limité la capacité des agriculteurs à bénéficier des prix plus élevés du marché international. Les excédents de production, loin d’être une bénédiction, devenaient parfois un fardeau pour les producteurs.

La décision de lever cette interdiction est donc un vent frais pour des milliers d’agriculteurs. Selon le porte-parole du gouvernement, cette démarche s’inscrit dans une vision plus large de prospérité agricole. « Nous voulons que nos agriculteurs s’enrichissent. La libre exportation leur permettra d’accéder à des marchés plus rémunérateurs, d’investir davantage dans leurs exploitations et d’améliorer leurs conditions de vie », a-t-il déclaré, soulignant l’engagement du gouvernement à soutenir le secteur.

Cette mesure est censée encourager une production accrue, moderniser les techniques agricoles et, à terme, renforcer la position du Bénin sur le marché régional et international des produits vivriers. Les producteurs peuvent désormais anticiper des retours sur investissement plus intéressants, ce qui pourrait également inciter les jeunes à s’engager davantage dans l’agriculture.

Interdiction d’exportation des produits vivriers au Bénin : le paradoxe du soja et de la noix de cajou

Alors que les producteurs de maïs et d’igname se réjouissent de cette nouvelle liberté, certains observateurs se questionnent sur la possibilité d’une extension de cette mesure aux filières soja et noix de cajou.

Ces deux filières sont des piliers de l’économie agricole béninoise, avec un potentiel d’exportation et de création de richesse considérable.

Le Bénin est un acteur majeur dans la production de noix de cajou en Afrique, et le soja gagne du terrain comme culture de rente.

Pourtant, l’exportation brute de ces produits reste soumise à des restrictions, voire des interdictions strictes. La politique gouvernementale vise, pour ces filières, à promouvoir la transformation locale.

L’idée est de créer de la valeur ajoutée sur place, de générer des emplois dans l’industrie de transformation et de positionner le Bénin comme un exportateur de produits finis ou semi-finis, plutôt que de matières premières brutes.

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