L’Estonie sanctionne le Premier ministre géorgien et 13 autres responsables de ce pays

Premier ministre goergien Irakli Kobakhidze / Crédit Photo : AFP

L’Estonie a annoncé ce dimanche 15 décembre 2024 avoir sanctionné le Premier ministre géorgien Irakli Kobakhidze et 13 autres responsables de ce pays, dénonçant des violences « criminelles » perpétrées par les autorités géorgiennes contre les manifestants, les journalistes et l’opposition.

L’annonce, faite par le chef de la diplomatie estonienne Margus Tsahkna sur X, intervient au lendemain de la désignation par un collège électoral dominé par le parti au pouvoir en Géorgie du loyaliste d’extrême droite Mikheïl Kavelachvili au poste du président de la République.

Cette élection, boycottée par l’opposition et qui risque d’accentuer la crise politique dans ce pays du Caucase, a provoqué samedi de nouvelles manifestations de rue, alors que la cheffe de l’Etat sortante, la pro-occidentale Salomé Zourabichvili, avait jugé ce scrutin illégal et dit qu’elle refuserait de rendre son mandat.

« L’Estonie a sanctionné 14 autres responsables géorgiens, dont le Premier ministre (Irakli) Kobakhidze », a écrit le ministre estonien, sans toutefois citer les autres noms ni préciser les sanctions.

Les trois pays baltes, dont l’Estonie, avaient déjà interdit d’entrée sur leur territoire plusieurs responsables géorgiens, dont le ministre de l’Intérieur Vakhtang Gomelauri, ainsi que l’homme le plus riche de Géorgie, Bidzina Ivanichvili, largement considéré comme tirant les ficelles du pouvoir.

« La violence perpétrée par les autorités géorgiennes contre les manifestants, les journalistes et les dirigeants de l’opposition est criminelle et contraire aux droits de l’Homme », a insisté dimanche M. Tsahkna, en appelant tous les pays de l’UE à « réagir et prendre des mesures » adéquates.

La Géorgie connaît des troubles depuis que le parti qui la dirige, Rêve géorgien, a revendiqué la victoire aux législatives du 26 octobre – qualifiées de truquées par l’opposition – et que le gouvernement a décidé fin novembre de suspendre jusqu’en 2028 toute négociation d’adhésion à l’UE.

Une décision à l’origine de manifestations chaque soir à Tbilissi de milliers de personnes accusant le pouvoir de vouloir remettre la Géorgie dans l’orbite de Moscou.