Les producteurs français de blé ont demandé ce jeudi 5 septembre 2024, « l’activation d’un prêt garanti par l’Etat (PGE) agricole » pour permettre aux céréaliers de ne pas sombrer après « la pire récolte de blé tendre en 40 ans ».
L’AGPB estime que la production 2024 de blé tendre a chuté de 26% (à 25,98 millions de tonnes) par rapport à l’année précédente, avec un rendement de 6,2 tonnes à l’hectare (-17%).
« Jusqu’en 2015, le rendement français a globalement continué à augmenter ou est resté stable (…). Depuis dix ans, on a un rendement qui chute », a souligné, Eric Thirouin, président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB)..
« Les agriculteurs se retrouvent avec une trésorerie dans le rouge. La perte globale de chiffre d’affaires des producteurs de céréales se chiffre à 3 milliards d’euros.
C’est la triple peine, avec des rendements bas, une chute des prix (sur le marché mondial) et des charges qui restent élevées », a-t-il affirmé.
Selon l’estimation de l’AGPB, le coût de production du blé tendre est aujourd’hui en moyenne de « 264 euros la tonne » alors que « le prix payé à l’agriculteur est de 175 euros/t ».
Selon la taille des exploitations, « il manque entre 50.000 et 100.000 euros de trésorerie pour conduire l’année qui vient. C’est colossal », souligne Eric Thirouin.
« Plus les jours passent, plus la pérennité de nos exploitations et de notre filière est en danger. Il y a une véritable urgence à agir (…), c’est notre cri d’alerte au futur gouvernement », a-t-il martelé.
« Par rapport aux aléas climatiques, il faut des moyens. On a de plus en plus de réglementations, de restrictions qui fragilisent nos moyens de production », ajoute M. Thirouin, évoquant l’interdiction de certains pesticides mais aussi des« innovations bloquées » comme les nouvelles techniques génomiques, dont l’autorisation est toujours en discussion à Bruxelles.
Avec l’AFP