Des gangs armés, qui contrôlent déjà une grande partie de Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, ont pris d’assaut ce mercredi 3 avril la Bibliothèque nationale, a fait savoir à l’AFP son directeur, une nouvelle illustration de la spirale de violences dans ce pays des Caraïbes.
« On m’a rapporté que les malfrats sont en train d’emporter les meubles de l’institution. Ils ont également saccagé le générateur du bâtiment. J’ai alerté la police pour une intervention rapide », a déclaré Dangelo Néard.
« Nous avons des documents rares, vieux de plus de 200 ans, ayant une importance patrimoniale qui risquent d’être incendiés ou dégradés par les bandits », a ajouté le directeur de la bibliothèque de Port-au-Prince.
Après quelques jours de calme relatif, les gangs ont repris lundi leurs assauts dans plusieurs quartier de la capitale.
La semaine dernière, ils avaient attaqué et pillé les locaux de l’Ecole nationale des arts et de l’Ecole normale supérieure, deux universités situées elles aussi dans la capitale.
Le pays est ravagé depuis des décennies par la pauvreté, les catastrophes naturelles, l’instabilité politique et la violence des gangs.
Depuis fin février, les puissants gangs haïtiens se sont associés pour attaquer les postes de police, les prisons, l’aéroport et le port maritime, plongeant le pays dans le chaos et poussant à la sortie le Premier ministre Ariel Henry. Ce dernier a annoncé le 11 mars qu’il démissionnerait pour laisser la place à un conseil de transition.
Plus de trois semaines plus tard, la formation du conseil n’a toujours pas été finalisée, en raison de désaccords entre les partis politiques et les autres parties prenantes qui doivent nommer le prochain Premier ministre et de doutes sur la légalité même d’un tel organe.
© AVEC AFP
Retrouvez l’essentiel de l’actualité sur notre compte TikTok.