La firme des États-Unis, KoBold Metals, soutenue par les milliardaires américains Jeff Bezos et Bill Gates, vient de signer un accord-cadre de 570 milliards pour acquérir la participation de l’australien AVZ Minerals dans le gisement de lithium de Manono en République démocratique du Congo (RDC).
Concrètement, il s’agit d’un investissement colossal de plus d’un milliard de dollars (environ 570 milliards FCFA).
Tout un échafaudage derrière les 570 milliards des États-Unis pour la mine de lithium en RDC
Avec 669 millions de tonnes de ressources minérales titrant 1,61% de lithium selon les estimations d’AVZ publiées en janvier 2024, ce gisement est considéré comme le plus important de RDC. Le lithium, composant essentiel des batteries électriques, constitue une ressource stratégique dans la transition énergétique mondiale.
L’arrivée de KoBold Metals intervient dans un contexte particulièrement complexe. Le gisement fait l’objet depuis plusieurs années d’un litige entre différents acteurs, ce qui a considérablement ralenti son développement.
La société congolaise Cominière avait unilatéralement mis fin à son partenariat avec AVZ Minerals avant de conclure en 2023 un accord avec le groupe chinois Zijin Mining pour exploiter une partie du permis. Cette situation a conduit à plusieurs procédures d’arbitrage international, sans qu’une solution définitive ne soit trouvée jusqu’à présent.
Le rapprochement américano-congolais s’inscrit dans une dynamique géopolitique plus large. Kinshasa cherche à nouer un accord sur les minéraux critiques avec Washington, en contrepartie d’un soutien américain pour résoudre le conflit qui déchire l’est de la RDC.
Lors des négociations, la partie congolaise a expressément encouragé les investissements américains sur son territoire, accélérant ainsi les projets de KoBold Metals qui s’intéresse depuis longtemps aux ressources minérales congolaises, notamment le cuivre.
Selon l’accord-cadre signé le 6 mai 2025 par Kurt House, PDG de KoBold, et Nigel Ferguson, dirigeant d’AVZ, la compagnie australienne s’engage à proposer au gouvernement congolais une suspension de la procédure d’arbitrage concernant le contrôle du projet.
Les deux entreprises se sont également engagées à collaborer avec l’ensemble des parties prenantes, y compris les gouvernements congolais et américain, et à soutenir le processus de paix en cours de négociation.
Si l’accord se concrétise définitivement, KoBold développerait la partie sud du gisement, tandis que la section nord resterait sous le contrôle de Zijin Mining. Cependant, plusieurs obstacles subsistent avant une exploitation effective. Les positions de la Cominière et de Zijin Mining face à l’arrivée de ce nouvel acteur restent inconnues.
Par ailleurs, même en cas d’accord définitif, plusieurs années seront nécessaires avant le début de la production, entre travaux d’exploration complémentaires, études de faisabilité et mobilisation des financements.
KoBold Metals semble néanmoins avoir anticipé ces besoins financiers. L’entreprise a réalisé en janvier dernier une levée de fonds de 537 millions de dollars auprès d’investisseurs, démontrant ainsi sa capacité à mobiliser les ressources nécessaires pour ce projet d’envergure.