Une simple décision administrative fait des vagues à des milliers de kilomètres. L’ambassade des États-Unis à Kampala refuse un visa à Sarah Achieng Opendi, députée ougandaise au franc-parler connu.
Officiellement, pour des « raisons administratives »… Mais dans les coulisses, c’est un tout autre son de cloche qui résonne.
En 2023, cette élue n’avait pas hésité à appeler crûment depuis son perchoir parlementaire à « castrer » les homosexuels de son pays.
🚨Ouganda : Sarah Achieng Opendi, une députée ougandaise, s’est vue refuser un visa pour les États-Unis, officiellement, pour des «raisons administratives», mais certains y voient une mesure de rétorsion par Washington pour lui faire payer ses propos homophobes. En 2023, devant… pic.twitter.com/Ef39vXUVGX
— LSI AFRICA (@lsiafrica) March 10, 2024
Des propos d’une violence inouïe qui ont fait bondir les défenseurs des droits humains aux quatre coins de la planète.
Et si Washington ne pipe mot, le geste est lourd de sens. « Cette sanction envoie un signal fort », décrypte l’avocat ougandais Nicolas Opiyo.
Avant de continuer : « Les actes ont des conséquences. Ils n’ont peut-être pas de conséquences dans leurs villages, mais ils en ont ailleurs. Le message envoyé, c’est ceci : de tels actes ne seront pas tolérés ».
Le refus du visa par les États-Unis, simplement le début des problèmes ?
Il s’agirait d’un avertissement musclé à double détente. Car au-delà de la polémique morale, l’homme de loi brandit aussi la menace économique.
Il prévient d’ailleurs que « cette législation populiste, mais haineuse » aurait un coût que les élus zélés n’ont pas mesuré.
En porte-à-faux avec les marchés occidentaux, d’où proviennent pourtant l’essentiel de l’aide internationale, l’Ouganda pourrait bien en faire les frais.
Le Fonds Monétaire International (FMI) a d’ores et déjà sonné la mise en garde, redoutant l’impact négatif sur le tourisme et l’accès aux financements.
Un rappel musclé pour les députés ougandais, et probablement au-delà : dans ce monde interconnecté, l’insularité morale a un prix.
Et les États-Unis semblent bien décidés à faire payer la facture au prix fort.
Retrouvez l’essentiel de l’actualité sur notre compte Tiktok.