Les États-Unis viennent de recevoir un radar de nouvelle génération capable de suivre des missiles hypersoniques. Une pièce essentielle dans la course mondiale aux technologies de défense, alors que la Chine, la Russie et l’Iran affichent déjà leurs ambitions.
Ce nouveau radar américain, fruit de plusieurs années de recherche, peut suivre des projectiles allant à plus de 6 000 km/h, grâce à une technologie à base de nitrure de gallium.
Il marque une étape cruciale dans la modernisation du système THAAD, pensé pour intercepter les menaces les plus rapides et imprévisibles.
Les missiles hypersoniques sont capables d’atteindre Mach 5, soit plus de 6 000 km/h, tout en changeant de trajectoire. Contrairement aux missiles balistiques classiques, ils volent à basse altitude et manœuvrent en vol, rendant leur détection extrêmement difficile.
La Russie, la Chine et l’Iran revendiquent déjà des systèmes de ce type. Face à cette prolifération, les États-Unis veulent réagir rapidement pour combler un retard technologique devenu stratégique.
Le radar livré est une nouvelle version de l’AN/TPY-2, utilisé dans le cadre du système THAAD (Terminal High Altitude Area Defense). Ce dispositif permet de détecter et intercepter des missiles en phase finale de leur trajectoire.
Utilisé dans plusieurs pays comme Israël, ce système devient désormais encore plus précis avec le passage à la technologie nitrure de gallium (GaN), plus réactive, plus puissante et surtout capable de suivre des objets plus petits à plus longue distance.
Le nouveau radar est entièrement équipé de semi-conducteurs en nitrure de gallium. Ce matériau offre une meilleure conductivité thermique et une plus grande résistance à la chaleur que le silicium, ce qui est crucial pour les performances radar.
Conçu par Raytheon, ce radar permet à la fois une meilleure portée et une précision accrue dans la reconnaissance des menaces ultra-rapides. Il constitue la version la plus avancée jamais produite de l’AN/TPY-2.
Une montée en puissance depuis 2016
Le projet a débuté en 2016 avec un contrat de 14,9 millions d’euros, avant de recevoir un soutien massif en 2020 avec une commande de 2,1 milliards d’euros pour sept radars. Ces radars sont destinés à l’armée américaine, mais aussi à des ventes militaires à l’étranger, comme en Arabie saoudite.
L’objectif à long terme est de remplacer tous les anciens radars par ces nouvelles versions basées sur le GaN, avec une enveloppe budgétaire prévue de 27 millions d’euros supplémentaires dès 2025.
Une nouvelle doctrine de défense nationale des États-Unis
En mars 2025, l’US Navy et la Missile Defense Agency ont réalisé un test de défense hypersonique près d’Hawaï. Un missile simulé a été suivi avec succès par un système équipé de ces nouveaux radars, à bord de l’USS Pinckney. Ce test réussi confirme la capacité de traque en temps réel de projectiles à très haute vitesse et marque une avancée opérationnelle majeure pour les forces américaines.
Depuis l’ère Trump, le Pentagone envisage une sorte de « Dôme d’or » pour protéger le territoire américain contre toutes sortes de menaces, y compris les missiles hypersoniques. L’ajout de radars GaN permet de couvrir un espace plus large, avec plus de réactivité et une interconnexion facilitée avec d’autres systèmes défensifs (Patriot, THAAD, Aegis).