Les Etats-Unis ont mis fin à une aide médicale de 50 millions de dollars par an à la Zambie, a annoncé ce jeudi 8 mai 2025 l’ambassadeur des Etats-Unis à Lusaka en invoquant des malversations.
Les médicaments fournis par les Etats-Unis sont revendus dans des pharmacies à travers ce pays d’Afrique australe, sans réaction des autorités pour endiguer le phénomène, a accusé le diplomate américain Michael Gonzales dans un communiqué.
« Les États-Unis ne peuvent plus justifier auprès des contribuables américains la poursuite d’un niveau d’aide aussi important alors même que le gouvernement zambien refuse de prendre les mesures nécessaires pour garantir cette aide », a-t-il déclaré.
Cette décision, qui doit s’appliquer à partir de janvier 2026, est indépendante des larges coupes d’aide internationale décidées par l’administration de Donald Trump, a assuré l’ambassadeur américain.
Le ministère de la Santé n’a pas commenté ces allégations dans l’immédiat alors que la Zambie, criblée de dettes, dépend fortement de l’aide étrangère pour offrir des services de santé à ses 21 millions d’habitants.
Environ un tiers des dépenses de santé publique de la Zambie est financé par les États-Unis, les fonds étant destinés à l’achat de médicaments contre le VIH, le paludisme et la tuberculose, selon Washington.
Les Etats-Unis disent avoir découvert la fraude en 2021 et inspecté plus de 2.000 pharmacies où ils ont trouvé également des médicaments volés au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, dont le siège se situe à Genève, ainsi qu’à d’autres donateurs.
La Zambie est riche en cuivre, mais plus de 64 % de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Le président Hakainde Hichilema, élu en 2021, à l’occasion d’une transition politique modèle, avait fait campagne sur l’éradication de la corruption et l’attraction de nouveaux investisseurs.
Le début de son mandat a été marqué par des arrestations très médiatisées, notamment des saisies spectaculaires d’hôtels et d’hélicoptères appartenant à un ancien ministre. Le rythme de ces opérations s’est ralenti depuis.
© AFP