Les États-Unis comptent mettre des milliards dans ce pays africain pour le contrôle des routes de minerais critique

RDC lobito États-Unis

Crédits photo : Création L-Frii Media (Code Couleur)

À coup de milliards, les États-Unis annoncent ne pas hésiter avant de renforcer leur présence en République démocratique du Congo (RDC) à travers le corridor de Lobito.

En effet, à l’issue d’une tournée africaine achevée le 17 avril 2025, Massad Boulos, conseiller principal du président Donald Trump pour l’Afrique, a annoncé un engagement américain substantiel dans le développement du corridor de Lobito, axe économique majeur reliant les zones minières congolaises au port atlantique angolais.

L’initiative des États-Unis entre dans une stratégie globale visant à sécuriser l’accès aux minerais critiques indispensables aux industries de haute technologie et à la transition énergétique.

Il faut savoir que la RDC, avec ses immenses gisements de cobalt, de cuivre, de coltan et d’autres métaux rares, représente un enjeu géostratégique considérable dans cette nouvelle configuration économique mondiale.

« Nous discutons actuellement avec l’administration Félix Tshisekedi pour travailler sur le côté congolais en ce qui concerne les chemins de fer, les autoroutes, mais aussi les projets énergétiques, y compris les barrages et les projets hydroélectriques », a déclaré Massad Boulos lors d’un point presse.

Ces infrastructures bientôt réalisées avec l’aide des États-Unis vont permettre de désenclaver les régions minières de l’est du Congo et à faciliter l’acheminement des ressources vers les marchés internationaux via le port angolais de Lobito.

Bien que le montant précis des investissements n’ait pas été communiqué, l’ampleur des projets évoqués laisse présager un engagement financier conséquent.

Cette annonce intervient pourtant dans un contexte paradoxal de réduction des budgets d’aide au développement international par l’administration Trump, revenue aux affaires en janvier 2025.

L’intérêt américain pour le corridor de Lobito s’explique également par la concurrence stratégique avec la Chine, qui domine actuellement le secteur minier congolais.

Les entreprises chinoises contrôlent près de 80% de l’activité minière en RDC et sont fortement impliquées dans le développement des infrastructures locales, notamment via l’accord « minerais contre infrastructures » porté par la Sicomines. Pendant que Pékin réhabilite la voie ferrée Tazara en Afrique de l’Est, Washington cherche à s’imposer sur l’axe ouest.

Face à cette prédominance chinoise, le conseiller de Trump a adopté un ton diplomatique mais ferme : « En ce qui concerne les autres entreprises, acteurs ou pays déjà présents et opérant là-bas, il ne nous appartient pas d’interférer dans ce qu’ils font. Nous poursuivons nos propres projets et facilitons les investissements de nos propres entreprises. Et le temps dira. Je pense que très bientôt, le peuple congolais réalisera qui sont leurs meilleurs partenaires. »

L’engagement des États-Unis dans le corridor de Lobito s’accompagne également d’efforts diplomatiques dans la résolution du conflit qui déstabilise l’est de la RDC.

Massad Boulos a souligné le rôle de médiateur joué par les États-Unis dans les négociations entre le gouvernement congolais et le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda. Il a salué les progrès réalisés lors des discussions récentes au Qatar et évoqué les efforts américains en faveur d’un accord de paix durable.

En parallèle, des pourparlers sont en cours concernant un accord minier censé stimuler les investissements privés américains en RDC et garantir l’accès des États-Unis aux minerais stratégiques du pays. Les contours de cet accord restent toutefois à définir.

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