Dans un contexte sécuritaire de plus en plus complexe, le Cameroun a pris une décision audacieuse : tripler ses dépenses militaires en termes d’importations d’armes en 2023.
Cette stratégie, dictée par les crises qui secouent le pays, soulève des questions sur la dépendance du Cameroun vis-à-vis des fournisseurs étrangers et sur la nécessité de développer une industrie locale de l’armement.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : on passe de 1,7 milliard FCFA en 2022 à 5,5 milliards FCFA en 2023.
Le volume, quant à lui, n’a pas énormément explosé : 674,5 tonnes d’armes, de munitions et d’équipements accessoires importés en 2023, contre 475 tonnes l’année précédente.
Une augmentation de 42% en volume, mais c’est surtout une facture qui explose. Des dépenses colossales qui reflètent l’urgence de la situation : la crise séparatiste qui déchire les régions anglophones de l’Ouest et les incursions meurtrières de Boko Haram depuis le Nigeria voisin.
Face à ces défis, le gouvernement camerounais a choisi de mettre le paquet sur la défense, avec un budget de 269,4 milliards FCFA alloué au ministère de la Défense en 2023.
Plus de 100 milliards FCFA sont ainsi consacrés à l’achat d’armes, d’équipements militaires et aux dépenses de fonctionnement des forces de défense et de sécurité nationales. Un effort financier considérable qui souligne la détermination du pays à assurer sa sécurité.
Mais le Cameroun ne compte pas s’arrêter là. Conscient de sa dépendance aux importations d’armes, le pays souhaite développer sa propre industrie de l’armement.
Un projet ambitieux qui se concrétise avec l’annonce de la construction prochaine d’une usine de munitions à Garoua, en collaboration avec la Turquie.
Une initiative qui pourrait marquer un tournant dans la quête d’autonomie militaire du Cameroun et ouvrir la voie à une nouvelle ère de souveraineté en matière de défense.
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