La République Démocratique du Congo (RDC) vient d’interdire son espace aérien à tous les avions du Rwanda.
C’est véritablement une décision qui marque une nouvelle escalade dans les tensions entre les deux pays.
Il faut savoir que la nouvelle interdiction concerne tant les appareils civils que militaires.
La situation au Nord-Kivu au centre de l’interdiction des avions du Rwanda de survoler la RDC
Plus besoin de rappeler qu’elle intervient dans un contexte d’intensification des affrontements avec le M23 dans la province du Nord-Kivu.
La reprise des combats sur le front de Lubero a déjà provoqué un bilan humain considérable.
Les Nations Unies rapportent plus de 3 000 morts, près de 2 900 blessés et 500 000 nouveaux déplacés, s’ajoutant aux 6,4 millions de personnes déjà contraintes à l’exode.
La mission de maintien de la paix paie également un lourd tribut, avec vingt Casques bleus tués, dont quatorze Sud-africains.
L’interdiction aérienne s’inscrit dans un contexte où Kinshasa accuse Kigali de soutenir militairement le M23, un mouvement rebelle créé en 2012 par des dissidents de l’armée congolaise.
Ce groupe, qui avait été défait en 2013, a repris les armes en 2022 et revendique désormais le contrôle de Goma, où il a instauré sa propre administration.
Pire encore, le conflit revêt une dimension nouvelle lorsque Kinshasa soupçonne ouvertement le Rwanda de convoiter les ressources minières de la région.
Cette accusation, étayée par des rapports onusiens, est fermement démentie par Kigali.
Le Rwanda présente le M23 comme une menace pour sa propre sécurité et dénonce la formation d’une coalition militaire regroupant forces congolaises, soldats burundais et divers groupes armés, qu’il perçoit comme une menace directe pour son gouvernement.