L’épouse de ce Premier ministre décide de porter plainte contre un juge qui enquête sur elle ; la raison

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Crédit photo : Ooreka

L’épouse du Premier ministre espagnol a porté plainte ce vendredi 2 août 2024 contre le juge qui enquête sur elle pour corruption présumée et trafic d’influence, imitant ainsi son mari, le socialiste Pedro Sánchez.

La défense de Begoña Gómez a déposé plainte à Madrid contre le juge Juan Carlos Peinado estimant qu’il avait « adopté des décisions judiciaires arbitraires et manifestement injustes » à sa rencontre dans le cadre d’une enquête « habituelle, erratique », selon le document auquel l’AFP a eu accès.

L’épouse du Premier ministre l’accuse également d’avoir brisé le secret de l’instruction puisqu’alors qu’elle n’était pas encore connue du grand public, la justice madrilène a envoyé des communiqués de presse sur l’affaire et que certains médias ont publié des éléments issus du dossier.

Mardi 30 juillet 2024, Pedro Sánchez, le Premier ministre espagnol, avait porté plainte contre ce même juge qui l’avait convoqué comme témoin contre son épouse lors d’une audition organisée au palais de la Moncloa, résidence officielle du chef du gouvernement.

Il reprochait au juge de n’avoir pas respecté son statut de chef du gouvernement en l’auditionnant en face à face, au lieu de le laisser témoigner par écrit, comme il l’avait demandé. Une décision qui relève selon lui de faits de « prévarication », c’est-à-dire des manquements aux obligations d’une charge.

Begoña Gómez, qui dirige un master de management à l’université Complutense de Madrid, est soupçonnée d’avoir utilisé les fonctions de son mari dans le cadre de ses relations professionnelles notamment avec Juan Carlos Barrabés, un homme d’affaires espagnol.

Âgé de 69 ans, Juan Carlos Peinado, juge connu pour avoir mené des instructions polémiques par le passé, a ouvert cette enquête en avril après une plainte de Manos limpias (« Mains propres »), un collectif proche de l’extrême droite qui a dit se fonder sur des articles de presse.

Le magistrat a décidé de poursuivre son instruction malgré deux rapports de la Garde civile ayant conclu à l’absence d’infractions et la demande de classement émanant du parquet fin avril.

Lors de leurs auditions, aussi bien Pedro Sánchez que Begoña Gómez avaient fait valoir leur droit au silence.

Le Premier ministre, qui n’a eu de cesser de défendre l’innocence de sa femme et estime que cette affaire relève d’une campagne de la droite et de l’extrême droite visant à nuire à son gouvernement de gauche, a affirmé mercredi qu’il s’agissait d’une « non-affaire, prenant racine dans la frustration et l’impuissance de l’opposition qui a renoncé à la bataille légitime des idées ».

L’opposition réclame la démission du Premier ministre et la convocation de nouvelles élections.

@Avec l’AFP

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