L’Égypte a haussé le ton face à Israël. Mostafa Madbouly a exhorté dimanche 2 novembre Israël à se retirer de cinq avant-postes qu’occupe son armée dans le sud du Liban.
Cette déclaration, prononcée lors d’une conférence conjointe avec le Premier ministre libanais Nawaf Salam, met en lumière les tensions persistantes le long de cette frontière sensible.
Malgré l’accord de cessez-le-feu conclu le 27 novembre 2024 qui mit fin à plus d’un an d’affrontements entre le Hezbollah et Israël, l’armée israélienne maintient encore plusieurs positions sur le territoire libanais. La situation reste fragile. Samedi dernier, quatre personnes trouvèrent la mort dans une frappe israélienne au sud du pays. Bref, la trêve demeure précaire.
Le chef du gouvernement égyptien s’est montré ferme. Il a condamné les agressions récentes et assuré que son pays était prêt à apporter un soutien total au maintien de la stabilité territoriale du Liban.
Plus concrètement, Le Caire s’est engagé à financer des projets de reconstruction dans les régions méridionales dès leur évacuation par les forces israéliennes. Le conflit entre Israël et le Hezbollah a fait près de 4 000 morts et plus de 16 000 blessés au Liban. Des centaines de milliers de Libanais ont dû quitter leurs foyers.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a menacé dimanche d’intensifier les attaques contre le Hezbollah. Cette posture belliciste contraste avec les appels au retrait formulés par Le Caire.
La tension demeure palpable dans cette zone où chaque mouvement peut raviver les hostilités.
Au-delà des questions sécuritaires, la visite de Nawaf Salam au Caire a relancé une coopération bilatérale interrompue depuis six ans. Les deux dirigeants ont présidé la dixième session de la Haute Commission mixte égypto-libanaise. Quinze protocoles d’accord furent signés à cette occasion, couvrant des secteurs variés : énergie, agriculture, santé, recherche scientifique.
Les échanges commerciaux entre les deux pays atteignent actuellement un milliard de dollars. Madbouly estime que ce montant pourrait facilement doubler. Le secteur privé des deux économies affiche un dynamisme certain. Enfin, le Premier ministre égyptien a annoncé qu’il se rendrait à Beyrouth en décembre pour approfondir ces liens bilatéraux.
Cette relance diplomatique intervient alors que la région traverse une période d’instabilité prolongée. Le Caire tente de consolider son rôle de médiateur au Proche-Orient. L’Égypte soutient les efforts du Liban pour préserver sa souveraineté face aux pressions israéliennes. Les entreprises égyptiennes se disent prêtes à participer aux travaux de reconstruction une fois la situation stabilisée.
La présence militaire d’Israël au sud du Liban demeure au cœur des préoccupations régionales donc de l’Égypte. Les appels au retrait se multiplient tandis que les violations du cessez-le-feu se poursuivent. La communauté internationale observe avec inquiétude cette situation qui menace la fragile stabilité du Levant.