Plus de 150 candidats de gauche ou du camp présidentiel qualifiés pour le second tour des élections législatives en France se sont déjà désistés lundi, afin de contrer l’extrême droite, selon un décompte provisoire de l’AFP.
La liste est appelée à évoluer jusqu’à mardi 18H00 (16H00 GMT), date butoir fixée aux candidats qualifiés pour décider de se maintenir ou pas au second tour qui aura lieu dimanche.
Les 155 désistements recensés par l’Agence France Presse sont tous le fait de candidats engagés dans des triangulaires (trois candidats qualifiés), et pour la plupart arrivés en troisième position dans des circonscriptions où le parti d’extrême droite du Rassemblement national (RN) pourrait être en mesure de l’emporter dimanche.
Au total, 311 circonscriptions sur 577 se trouvent en situation de triangulaires (306) ou de quadrangulaires potentielles (5), dont 161 où le RN et ses alliés sont arrivés en tête.
Parmi les candidats ayant annoncé qu’ils se retiraient figurent à ce stade une majorité de représentants de l’alliance de gauche Nouveau Front populaire (NFP). Par exemple en Normandie (ouest), un candidat NFP se retire au bénéfice de l’ancienne Première ministre macroniste Elisabeth Borne, ou dans le Nord une autre défection en faveur du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
D’autres se sont même sacrifiés au profit de la droite en France, par exemple une écologiste en Auvergne (centre) en faveur de Laurent Wauquiez.
La gauche a aussi partiellement remisé ses dissensions internes pour l’occasion, avec des désistements dans quelques circonscriptions où se présentaient deux candidats (NFP et gauche dissidente), comme dans le sud de la région parisienne ou à Marseille (sud).
Sur 155 désistements recensés, 104 sont ainsi rattachés au NFP. C’est plus du double du camp du président Emmanuel Macron, dont 48 candidats ont jeté l’éponge à ce stade.
Parmi ces derniers trois ministres, Sabrina Agresti-Roubache, Marie Guévenoux et Fadila Khattabi.
Lors d’une réunion avec les membres de son gouvernement lundi à la mi-journée, M. Macron ne leur a pas donné de consigne claire de désistement, selon plusieurs sources ministérielles.
Mais, selon un participant, il leur a affirmé que « pas une voix » ne devait « aller à l’extrême droite », rappelant que la gauche s’était mobilisée face au RN en 2017 et en 2022, ce qui lui a permis les deux fois d’être élu président.
« Il ne faut pas se tromper. C’est l’extrême droite qui est en passe d’accéder aux plus hautes fonctions, personne d’autre », a aussi déclaré le chef de l’Etat.
© avec l’AFP
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