La Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique a évalué au Togo les mécanismes de suivi des engagements commerciaux continentaux avec une idée en tête : la participation à la ZLECAf.
Les résultats ont été partagés jeudi 20 novembre à Lomé avec les acteurs du commerce national. Cette analyse examine comment le pays respecte ses obligations en matière de réduction tarifaire, de facilitation des échanges et de libéralisation des services.
Le rapport identifie des progrès notables. Le Togo a élaboré une stratégie nationale pour la ZLECAf adoptée en 2019. Un Comité Technique Multi-Acteurs a été créé. Plusieurs sessions de sensibilisation ont été organisées dans tout le pays. Bref, un engagement visible. « Ces jalons démontrent un engagement national fort pour s’assurer que le Togo tire pleinement profit des opportunités offertes par la ZLECAf », précise l’ACBF dans son communiqué.
Pourtant, des lacunes demeurent. L’étude révèle des faiblesses dans les dispositifs de suivi et de rapportage des performances commerciales. Ces outils permettent normalement de mesurer le degré d’application des accords signés. Or, leur absence empêche le pays d’évaluer précisément son niveau de conformité avec le calendrier établi.
« L’absence de suivi et de rapportage empêche le pays de mesurer son niveau de mise en œuvre des accords. Ainsi, sur la base de l’étude réalisée, des recommandations ont été formulées pour permettre au Togo de s’assurer de son niveau de mise en œuvre de la ZLECAf conformément au calendrier établi », a expliqué Edem Messa-Gavo, responsable principal de la mesure d’impact à l’ACBF. Le diagnostic pointe la nécessité d’efforts coordonnés pour installer un système pleinement fonctionnel.
La méthodologie utilisée s’applique simultanément en Éthiopie, au Rwanda, en Ouganda et au Zimbabwe. Cette approche harmonisée permet de comparer les expériences dans différents contextes nationaux. Les quatre autres pays partagent des défis similaires en matière d’intégration commerciale régionale. La Fondation a retenu ces États pour leur volonté affichée de tirer profit de la zone continentale.
Selon la Commission économique pour l’Afrique, une application complète de l’accord devrait accroître le commerce intra-africain de 34,6 % à l’horizon 2045. Les exportations du Togo vers le continent pourraient augmenter entre 8,3 % et 11,9 %. Le commerce agroalimentaire connaîtrait une hausse de 53,6 %. Les services progresseraient de 37,6 %. Des chiffres qui motivent les autorités à corriger les insuffisances identifiées.
Le pays d’Afrique de l’Ouest a ciblé plusieurs chaînes de valeur dans sa stratégie : l’agriculture, la transformation du phosphate, la production d’huile. Les services figurent également parmi les priorités. Les télécommunications, les services financiers et le tourisme offrent des opportunités concrètes d’expansion régionale. Le Togo était en 2020 le sixième exportateur mondial de phosphates, une ressource utilisée pour produire des engrais.
Créée en 1991, l’ACBF a obtenu en 2017 le statut d’agence spécialisée de l’Union africaine pour le renforcement des capacités. L’organisation accompagne les gouvernements, la société civile et le secteur privé dans la conception de politiques de développement fondées sur des données probantes. Enfin, la Fondation a généré plus de 500 produits de connaissance couvrant 200 thématiques de développement depuis sa création. Elle intervient actuellement dans 40 pays africains avec des projets allant de 300 000 à 5 millions de dollars.