Dans un entretien accordé à VoxAfrica le 16 janvier 2025, le ministre des Affaires étrangères du Togo, Robert Dussey, a créé l’événement dans la CEDEAO en évoquant une possible adhésion de son pays à l’Alliance des États du Sahel (AES).
Cette déclaration a en effet créé l’effet d’une bombe puisqu’il pourrait marquer un tournant dans la recomposition géopolitique de l’Afrique de l’Ouest.
Une déclaration qui bouscule l’échiquier régional
« Les Togolais diraient oui sans hésiter à l’adhésion à l’AES », a affirmé Robert Dussey lors de son intervention.
Le chef de la diplomatie togolaise a particulièrement insisté sur le leadership du président malien Assimi Goïta, qu’il considère comme une chance pour le Mali.
Ces déclarations s’inscrivent dans un discours plus large sur l’autonomie africaine, le ministre dénonçant notamment que « l’Afrique est utilisée seulement pour servir les grandes puissances ».
L’AES, une alliance attrayante pour le Togo déjà membre la CEDEAO
Pour rappel, créée le 16 septembre 2023, l’Alliance des États du Sahel regroupe actuellement le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
Née dans un contexte de transitions politiques, cette organisation s’est construite autour d’objectifs partagés : la lutte contre le terrorisme, le renforcement de la souveraineté et la promotion du développement économique.
L’intérêt manifesté par le Togo marquerait la première expansion potentielle de cette alliance encore jeune.
Des implications stratégiques majeures
L’éventuelle adhésion du Togo à l’AES revêt une importance particulière en raison de la position stratégique du pays.
Disposant d’un accès à la mer avec le port autonome de Lomé, le Togo représente déjà une plateforme logistique de taille pour les pays sahéliens enclavés, particulièrement le Niger.
Cette infrastructure portuaire pourrait devenir un atout incontournable pour l’AES, renforçant son poids économique régional.
Un défi pour la CEDEAO
Ce rapprochement entre le Togo et l’AES soulève aussi des questions fondamentales pour la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
L’organisation sous-régionale pourrait voir son influence diminuer face à l’émergence de cette nouvelle alliance.