La Chine semble avoir véritablement le Cameroun dans la paume de sa main comme le montre l’importante dette que le pays d’Afrique a envers le géant d’Asie.
En effet, l’emprise financière chinoise sur le Cameroun atteint des proportions sans précédent, comme le révèle le dernier rapport de la Caisse autonome d’amortissement (CAA) publié le 31 octobre 2024.
Concrètement, avec 1 923,4 milliards de FCFA de créances, Pékin détient désormais près des deux tiers de la dette bilatérale camerounaise, illustrant une dépendance économique croissante qui soulève des questions sur l’autonomie future du pays.
Cette mainmise financière de la Chine, qui représente 22,4% de la dette extérieur totale du Cameroun, s’est construite progressivement depuis le début des années 2010, période marquée par l’émergence de grands projets d’infrastructure.
La stratégie chinoise, illustrée par la politique d’Eximbank China, s’est matérialisée à travers le financement d’ouvrages majeurs : barrages hydroélectriques, réseaux routiers, et le port en eau profonde de Kribi, véritable joyau de cette coopération sino-camerounaise.
L’influence chinoise ne se limite pas au seul domaine des infrastructures.
La présence de Sinosteel dans le secteur minier témoigne d’une diversification stratégique des investissements chinois, établissant un maillage économique de plus en plus dense depuis l’établissement des relations diplomatiques en 1971.
Cette relation bilatérale s’est lentement étendue à des secteurs variés, de l’agriculture au numérique, en passant par la santé et le commerce.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les échanges commerciaux entre les deux nations ont bondi de 24,1% en 2023, atteignant 1 178,1 milliards de FCFA, selon l’Institut national de la statistique.
Cette progression fulgurante contraste avec la position de la France, ancien partenaire historique, dont l’exposition se limite désormais à 768,3 milliards de FCFA de créances.
L’ampleur de cette dette pose également la question de la capacité de remboursement du Cameroun et des conditions de ces emprunts, dans un contexte où plusieurs pays africains font face à des difficultés croissantes pour honorer leurs engagements envers Pékin.
Cette réalité économique pourrait influencer durablement les choix stratégiques du pays, tant sur le plan économique que diplomatique.