Le rendement du maïs, du soja et du sorgho instable face au changement climatique

Le rendement du maïs, du soja et du sorgho instable face au changement climatique Agriculture au Cameroun : 1,5 million $ pour renforcer la filière maïs

Crédit Photo : investiraucameroun

Le changement climatique, qui affecte déjà la production agricole, augmente aussi les fluctuations des rendements d’une année sur l’autre, selon une étude consacrée aux cultures de maïs, soja et sorgho, publiée ce mercredi 03 septembre 2025dans la revue Science Advances.

Ce constat dressé par Jonathan Proctor, de l’université de Colombie britannique (UBC) à Vancouver (Canada), et de ses collègues n’est pas anodin puisque de mauvaises récoltes peuvent menacer l’activité des agriculteurs, entraîner une flambée des prix alimentaires, ou encore être à l’origine de famines.

« Tout le monde n’est pas cultivateur, mais tout le monde a besoin de manger » donc « quand les récoltes deviendront plus instables, tout le monde le ressentira », souligne M. Proctor, cité dans un communiqué de l’UBC.

Avec des modèles mathématiques, les chercheurs ont compilé des relevés météorologiques et des images satellite sur la température ambiante et l’humidité des sols, mais aussi des données sur les rendements de trois cultures vivrières répandues: maïs, soja et sorgho.

Selon leurs calculs, avec chaque degré supplémentaire la variabilité des rendements de ces trois céréales d’une année sur l’autre augmente de 7,1% pour le maïs, de 19,4% pour le soja et de 9,8% pour le sorgho.

Principal moteur de ces fluctuations plus fréquentes: l’impact combiné de l’augmentation de la température moyenne, de la variabilité des températures et de la sécheresse.

Ces facteurs se conjuguent dans un cercle vicieux où la chaleur assèche les sols, ce qui aggrave les canicules, tandis que le réchauffement climatique accentue le processus.

Avec des rendements de plus en plus variables, la probabilité de récoltes moindres augmente, et les millésimes de très mauvaises récoltes vont aussi devenir plus fréquents.

Selon les calculs des chercheurs, avec un réchauffement de 2°C par rapport aux conditions actuelles, les épisodes de très mauvaises récoltes centennales pourraient survenir tous les 25 ans pour le soja, tous les 49 ans pour le maïs et tous les 54 ans pour le sorgho.

Des mesures d’adaptation comme l’irrigation ou le développement de nouvelles variétés plus résistantes à la chaleur et à la sécheresse pourraient contribuer à la résilience, selon les auteurs.

Certaines zones de production, moins armées pour faire face à ces changements – comme l’Afrique subsaharienne, l’Amérique centrale et l’Asie du Sud – figurent parmi les plus susceptibles d’y être confrontées, soulignent-ils.

Avec AFP

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