Le principal parti d’opposition tanzanien va être exclu des prochaines élections faute d’avoir signé le nouveau code de conduite électoral, a indiqué ce samedi 12 avril 2025 un responsable électoral de Tanzanie.
« Tout parti qui n’a pas signé aujourd’hui ne sera pas autorisé à participer à l’élection générale ni à aucune autre élection pour les cinq prochaines années », a déclaré Ramadhani Kailima, responsable de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du pays d’Afrique de l’Est.
« Il n’y aura pas de seconde chance », a-t-il dit aux journalistes.
Chadema, le principal parti d’opposition, qui n’a pas été mentionné directement par M. Kailima, n’a pas commenté cette annonce.
La répression menée par les autorités tanzaniennes contre leurs opposants s’accentue, à quelques mois des élections présidentielle et législatives prévues en octobre.
Le parti a annoncé samedi que le secrétaire général du parti John Mnyika ne participerait pas à une réunion de la CENI en raison de son refus de signer le code de conduite électoral du gouvernement.
Ce refus de participer a été « motivé par l’absence de réponse écrite » aux propositions du parti en matière de réforme électorale, a-t-il indiqué dans un communiqué.
Tundu Liss, président de Chadema et figure emblématique de l’opposition, a été arrêté jeudi et inculpé pour trahison, une infraction passible de la peine de mort.
Il avait fait savoir précédemment que son parti ne participerait pas aux élections sans une réforme électorale.
Chadema avait estimé que les élections locales tenues l’an dernier, largement remportées par le parti de la présidente, avaient été manipulées et avait appelé à une réforme électorale.
M. Lissu avait averti que Chadema « bloquerait les élections par la confrontation », à moins que le système électoral ne soit réformé.
Le parti de M. Lissu accuse le gouvernement de la présidente Samia Suluhu Hassan de retomber dans les pratiques autoritaires de son prédécesseur John Magufuli (2015-2021).
Mme Hassan avait dans un premier temps été saluée pour avoir assoupli les restrictions que son prédécesseur avait imposées à l’opposition et aux médias dans ce pays de 67 millions d’habitants.
Les groupes de défense des droits humains et les gouvernements occidentaux ont critiqué ce qu’ils considèrent comme un regain de répression, avec l’arrestation de membres du Chadema ainsi que l’enlèvement et l’assassinat de personnalités de l’opposition.
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