Les cours du pétrole ont progressé de façon modérée lundi 8 septembre 2025, peu perturbés par l’annonce d’une nouvelle hausse des quotas de production de l’Opep+ qui avait déjà été anticipée ces derniers jours.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre 2025, a pris 0,79% à 66,02 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en octobre 2025, a gagné 0,63% à 62,26 dollars.
« La semaine dernière, le marché s’attendait à ce que l’Opep+ augmente l’offre sur le marché », rappelle auprès de l’AFP Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. En conséquence, les prix avaient perdu autour de 3,5% en quelques jours.
Dimanche 7 septembre 2025, Ryad, Moscou et six autres membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) ont décidé d’augmenter la production de 137.000 barils par jour en octobre 2025 par rapport au niveau requis en septembre 2025.
« L’augmentation réelle sera inférieure à cela, car nous constatons qu’un certain nombre de pays ayant vu leur quota augmenter (lors des dernières hausses, ndlr) n’ont pas autant accru leur production », souligne Andy Lipow.
En conséquence, l’analyste estime que la quantité qui arrivera réellement sur le marché avec cette nouvelle décision « sera inférieure à 100.000 barils quotidiens ».
Certains membres de l’Opep+ ont des capacités limitées de production et la Russie pourrait rencontrer plus de difficultés pour exporter ses barils compte tenu des pressions américaines et européennes.
Par ailleurs, certains pays qui ont dépassé leurs quotas par le passé doivent compenser ces hausses en produisant moins dans les mois à venir.
Pour Jorge Leon, analyste chez Rystad Energy, en augmentant ses quotas, le cartel « ne laisse aucun doute sur sa priorité » de gagner des parts de marché.
L’Opep+ se trouve en effet confrontée à la concurrence des Etats-Unis, dont le président Donald Trump a promis de « forer à tout-va », mais aussi d’autres pays qui augmentent leur production comme le Canada, le Guyana ou le Brésil.
Parmi les autres aspects géopolitiques à prendre en compte, Andy Lipow souligne que l’arrivée des barils supplémentaires du cartel sur le marché « pourrait permettre à l’administration Trump d’exercer une pression supplémentaire pour imposer ou appliquer plus strictement les sanctions contre l’Iran ».
Avec AFP