Le pape François a mis en garde, le jeudi 9 janvier 2025, contre les dangers de la désinformation et de sa diffusion via les réseaux sociaux et l’intelligence artificielle (IA), avertissant qu’elle pourrait être utilisée à mauvais escient pour manipuler les esprits.
Dans son traditionnel discours du Nouvel An aux diplomates au Vatican, il a parlé de la polarisation croissante de la société, “aggravée par la création et la diffusion continues de fausses nouvelles, qui déforment non seulement les faits mais aussi les perceptions”.
“Ce phénomène génère de fausses images de la réalité, un climat de suspicion qui alimente la haine, sape le sentiment de sécurité des personnes et compromet la coexistence civile et la stabilité de nations entières”, a déclaré le souverain pontife de 88 ans.
Ses commentaires interviennent 2 jours après que le géant technologique Meta, propriétaire de Facebook, a annoncé qu’il mettait fin à son programme de vérification des faits par des tiers aux États-Unis et qu’il adoptait un modèle de contrôle de la désinformation par la foule, similaire à celui de X, propriété d’Elon Musk.
Les propos du pape François
Dans des remarques adressées aux dirigeants politiques, le pape a déclaré : “À notre époque, le déni des vérités évidentes semble avoir pris le dessus.
Ces tendances peuvent être amplifiées par les moyens de communication modernes et par l’intelligence artificielle ; elles peuvent être utilisées à mauvais escient pour manipuler les esprits à des fins économiques, politiques et idéologiques”.
Le pape François, qui est à la tête de l’Église catholique romaine depuis 2013, a souligné la nécessité d’une éducation aux médias pour promouvoir la pensée critique.
Il n’a pas prononcé le discours lui-même, expliquant qu’il était enrhumé, mais il a été lu en son nom par un ecclésiastique de haut rang.
Dans son discours, le pape a également mis en garde contre la culture de l’annulation, qui ne tolère aucune différence et se concentre sur les droits individuels au détriment des devoirs envers les autres, en particulier les plus faibles.
Il a qualifié de particulièrement inquiétantes les tentatives visant à manipuler les documents multilatéraux, en changeant le sens des termes ou en réinterprétant unilatéralement le contenu des traités relatifs aux droits de l’homme, afin de promouvoir des idéologies qui sèment la discorde.
“À cet égard, il est inacceptable, par exemple, de parler d’un prétendu droit à l’avortement » qui contredit les droits de l’homme, en particulier le droit à la vie”, a-t-il ajouté.
Le pape François a également mis en garde contre le risque de voir les institutions multilatérales devenir des clubs qui ne laissent entrer que ceux qui pensent de la même manière et, à ce titre, a déclaré qu’elles ne semblent plus capables d’assurer la paix et la stabilité.