Le pape François est arrivé ce dimanche 15 décembre 2024 en Corse, où il saluera en papamobile les nombreux fidèles de cette île française de Méditerranée, avant une messe en plein air et un entretien avec le président français Emmanuel Macron.
Une semaine après avoir évité la réouverture de Notre-Dame de Paris, malgré l’invitation du chef de l’Etat, le pape est arrivé à 08h50 locales (7h50 GMT) à l’aéroport d’Ajaccio, sous un ciel bleu.
Il y a été accueilli par le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau et un petit groupe d’enfants corses, au son de musique corse.
Dans les rues de la principale ville de cette île méditerranéenne de 350.000 habitants, dont 80% de catholiques, selon le Vatican, des fidèles ont commencé à se rassembler dès l’aube pour voir le souverain pontife.
Karine Nicolaï, 50 ans, s’est levée à 04h00 du matin pour prendre un train. « C’est super, franchement, il n’est jamais venu en Corse ! Jamais, jamais, jamais ! C’est historique ! », confie-t-elle à l’AFPTV.
Dans une autre rue, des fidèles étaient aussi sur le pied de guerre depuis 06h30, comme Vanina Poli, 57 ans: « Voir le pape, c’est une consécration (…), je veux qu’il voie cette ferveur incroyable de la Corse! », dit-elle. Son compagnon René Courbis abonde: « En Corse, qu’on soit baptisé ou pas, les événements religieux, c’est important. Tout le monde va à la procession ! ».
Le pape doit prendre un bain de foule en papamobile sur le front de mer avant de se rendre au palais des congrès pour clôturer un colloque sur « la religiosité populaire en Méditerranée », puis il présidera une prière à la cathédrale en fin de matinée et une messe dans l’après-midi qui devrait rassembler 9.000 personnes au théâtre de verdure du Casone. Il repartira peu après 18h00 (17h00 GMT), selon le Saint-Siège, après un entretien à l’aéroport avec Emmanuel Macron.
La visite a été annoncée tardivement, fin novembre, obligeant à mettre les bouchées doubles pour accueillir les dizaines de milliers de personnes attendues.
Bannières jaunes et blanches (les couleurs du drapeau du Vatican) dans les rues, façade de la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption repeinte, interdictions massives de stationnement, 2.200 renforts déployés pour la sécurité: la ville s’est préparée.
Le pape a été invité en Corse par Mgr François-Xavier Bustillo, 56 ans, très populaire et médiatique évêque d’Ajaccio, qu’il avait créé cardinal en septembre 2023.
« Le diocèse est pauvre, la région Corse n’est pas riche » mais grâce à la générosité des entreprises et des fidèles « on va réussir un accueil digne du pape », a-t-il affirmé à l’AFP.
Grâce aussi à « la solidarité nationale » française, a précisé le préfet de Corse, Jérôme Filippini, qui évalue à « plusieurs millions d’euros » le coût de cette visite de quelques heures.
– « Pas de politique » –
Aux abords de la cathédrale, une fresque colorée aux allures de street art, réalisée par un collectif d’artistes ajacciens, représente François sur fond de vitraux et carte de la Corse colorés.
Le jésuite argentin, qui fêtera ses 88 ans deux jours après ce voyage, prononcera deux discours au cours de la journée.
« Il est en forme, content de venir », a assuré François-Xavier Bustillo, précisant qu’« il ne vient pas ici pour faire de la politique, il vient pour être un pasteur au milieu de son peuple ».
Pour ce troisième dimanche de l’Avent, le clergé se parera de couleurs spécifiques: « Nous serons en rose (…) une couleur vive qui nous rappellera le cheminement entre le violet de l’Avent et le blanc de la Noël », explique le père Georges Nicoli, curé de la paroisse Notre-Dame de Lourdes à Bastia.
De Malte à la Sicile en passant par l’île grecque de Lesbos, François s’est rendu à plusieurs reprises dans le bassin méditerranéen, qui concentre plusieurs priorités de son pontificat, comme le dialogue interreligieux ou l’accueil des migrants.
Le chef de l’Eglise catholique s’est déjà rendu deux fois sur le territoire français depuis le début de son pontificat en 2013, à Strasbourg en 2014 et à Marseille en septembre 2023, mais n’y a jamais effectué de visite d’Etat.
Ce déplacement en Corse sera son 47e voyage international depuis son élection et le troisième de 2024.