Le nouveau deal que le Ghana veut faire avec le Japon pour son cacao

Ghana caco

Mahama avec Shigeru Ishiba / Crédit photo ; présidence du Ghana sur X

Derrière son voisin ivoirien, le Ghana reste le deuxième exportateur mondial de cacao. Mais ces dernières années, la production de cacao du Ghana a reculé, oscillant entre 500 000 et 650 000 tonnes par an.

Une contre-performance que les autorités d’Accra entendent inverser, en misant à la fois sur l’augmentation des rendements et sur la transformation locale.

Comme la Côte d’Ivoire, le Ghana a longtemps exporté l’essentiel de ses fèves brutes tout en important des produits dérivés tels que le chocolat.

Une aberration que les deux géants ouest-africains tentent de corriger. Accra veut désormais renforcer ses liens avec Tokyo, son principal débouché asiatique. Le pays fournit près de 70 % des importations de cacao du Japon.

Le président du Ghana cherche du financement pour le cacao

En marge de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), le président John Dramani Mahama a rencontré le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba. Il l’a annoncé ce 21 août 2025 sur son compte X. Au menu des discussions : cacao, infrastructures et échanges humains.

Le chef de l’État a invité les investisseurs nippons à s’engager dans des projets de transformation locale, notamment à travers un partenariat public-privé avec la Cocoa Processing Company (CPC).

Basée à Tema, la CPC est l’un des fleurons industriels du pays. Créée en 1965, peu après l’indépendance, elle se distingue par sa politique stricte de n’utiliser que des fèves ghanéennes sélectionnées.

Mais l’usine, vieillissante, a besoin d’une modernisation. Pour Mahama, sa relance pourrait générer de nouvelles recettes, tout en donnant une valeur ajoutée aux exportations.

Le gouvernement ne s’arrête pas à la transformation. Il nourrit aussi l’ambition d’augmenter la production. Le ministre des Finances, Cassiel Ato Forson, a annoncé en mai dernier un vaste projet d’acquisition de 200 000 hectares afin d’y développer des plantations industrielles modernes.

Une initiative qui permettrait au Ghana de renforcer son rang sur le marché mondial et de consolider son partenariat avec Tokyo.

Le président du Ghana et le premier ministre japonais échangent sur d’autres sujets

Au-delà du cacao, Mahama a également discuté avec Shigeru Ishiba de projets structurants tels que le pont de Volivo sur le lac Volta, essentiel pour relier le nord producteur d’ignames et de maïs au sud consommateur.

Tokyo avait déjà engagé en 2016 un financement de 11,239 milliards de yens. Mais, Mahama a plaidé pour de nouveaux soutiens, notamment sous forme de subventions, afin de combler un déficit de financement estimé à 64 %.

La rencontre a également eu une portée symbolique. Le centenaire de l’arrivée au Ghana du médecin japonais Hideyo Noguchi, ainsi que le 50e anniversaire du Japan Overseas Cooperation Volunteers (JOCV), attendu en 2027, ont été évoqués comme des jalons forts du partenariat entre les deux pays.

Au-delà des questions bilatérales, les deux dirigeants ont échangé sur la coopération multilatérale. Accra a pris note de la candidature japonaise de Masahiko Metoki à la tête du Bureau international de l’Union postale universelle (UPU) et a discuté des convergences sur la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU.

« Je suis reconnaissant envers le Japon pour son amitié continue et j’attends avec impatience les prochaines étapes concrètes qui créeront des emplois, une valeur ajoutée et une connectivité pour les Ghanéens », a conclu le chef de l’État ghanéen, en quête de nouveaux leviers pour soutenir la croissance et l’intégration économique de son pays.

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