Le Nigeria vient de montrer le chemin à suivre au Bénin, au Mali, au Burkina Faso et au Niger en annoncant la liste des produits concernés par les dédouanements dans la zone Zlecaf.
C’était à l’occasion de la 16ème réunion du conseil des ministres du Commerce des pays membres de la Zone de libre-échange continentale Africaine (Zlecaf) qui s’est tenue le mardi 15 avril à Kinshasa.
Selon les informations parvenues à notre rédaction, seuls huit pays appliquent actuellement déjà les facilités douanières mises en place dans le cadre de la Zlecaf.
Une avancée importante pour ce mécanisme économique panafricain qui peine à décoller.
D’abord réticent à signer ces accords de crainte de voir son marché envahi par une concurrence déloyale, la publication de cette liste par le Nigeria marque une étape importante et cela donne l’exemple au Bénin, au Niger, au Burkina Faso et au Mali.
« C’est un geste très fort parce que le Nigeria est l’un des poids économiques les plus puissants d’Afrique. D’ici dix à quinze ans, il y aura 350 millions de consommateurs.
C’est un exemple que le Nigeria montre au reste des pays africains, pour les attirer et montrer que cela va vite.
Là, avec les taxes des douanes américaines, c’est le moment d’aller très vite dans la rationalisation de la mise en œuvre de la Zlecaf », a expliqué Honoré Mondomobé, enseignant à l’université de Douala, spécialiste des questions économiques internationales.
Certains marchés devraient être privilégiés.
« Il doit y avoir zéro droit de douanes sur les produits qui sont importés. Les destinations de départ du Nigeria sont l’Afrique du Sud, le Kenya, le Cameroun… Imaginons que le Cameroun envoie une cargaison de thé au Nigeria.
Concrètement, si le thé figure dans la liste que le Nigeria a soumis au secrétariat pour validation et bien il n’y aura pas de droit de douane sur le thé », a ajouté Benjamin Allahamné Minda, chercheur en droit international à l’université Lyon 3.
L’agriculture et la pêche bénéficieront d’une augmentation de 73% du volume des échanges selon la ministre nigériane du Commerce.
L’industrie manufacturière devrait bénéficier de la baisse des prix et de l’amélioration de la compétitivité.