Le Maroc abritera au printemps 2026 la première base africaine d’EasyJet. L’annonce, formalisée le 17 novembre 2025 par un accord entre l’Office national marocain du tourisme et le transporteur britannique, prévoit l’installation de trois appareils Airbus sur le sol chérifien. Un investissement de 150 millions d’euros accompagne ce projet qui devrait générer une centaine d’emplois directs.
La compagnie low-cost, deuxième du secteur en Europe après Ryanair, intensifie ainsi sa présence dans un pays qu’elle dessert depuis 2006. Elle opère actuellement des liaisons vers cinq aéroports marocains : Marrakech, Agadir, Rabat, Essaouira et Tanger. En vingt ans d’activité, EasyJet revendique le transport de 20 millions de passagers vers et depuis le royaume.
Cette implantation s’accompagne de l’ouverture de quatre nouvelles routes dès 2026. Hambourg, Lille et Strasbourg seront reliées à Marrakech. Genève desservira Tanger. Le nombre total des liaisons atteindra 46, avec 24 destinations accessibles depuis Marrakech. La capacité proposée augmentera de 17 % par rapport à 2024, pour atteindre quatre millions de sièges dès la première année d’exploitation de la base.
« Il ne fait aucun doute que le Maroc est un marché clé pour easyJet », avait déclaré Kenton Jarvis, directeur général de la compagnie, en octobre dernier. Le transporteur britannique affirme être le premier vers le royaume depuis le Royaume-Uni et la Suisse. EasyJet occupe la deuxième place à Marrakech et la troisième au Maroc dans le classement des compagnies aériennes.
Le tourisme marocain bénéficie directement de cette expansion. Le secteur représente près de 7 % du PIB national. Le royaume a accueilli 17,4 millions de visiteurs en 2024, devançant l’Égypte qui en a reçu environ 16 millions. Cette performance propulse le Maroc au rang de première destination touristique du continent africain.
Les autorités marocaines fixent la barre à 18 millions de touristes pour 2025. Enfin, Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, annonce déjà 16,6 millions d’arrivées enregistrées fin octobre, à quelques semaines de la haute saison des fêtes de fin d’année. Les perspectives s’avèrent prometteuses. Le gouvernement vise 26 millions de visiteurs annuels d’ici 2030, un objectif qui placerait le pays parmi les quinze premières destinations mondiales.
Les infrastructures aéroportuaires suivent cette ambition. Les projections tablent sur 60 millions de voyageurs dans l’ensemble des aéroports marocains d’ici 2030, puis 90 millions à l’horizon 2035. En 2024, les flux totaux se sont établis à 32 millions de voyageurs, contre 27 millions l’année précédente. Une progression notable qui témoigne de l’attractivité croissante du royaume.
L’accord avec l‘ONMT permet également le développement des séjours proposés par EasyJet Holidays. Cette branche de la compagnie élargit son offre de voyages organisés. La diversification des marchés émetteurs devient ainsi possible, renforçant la compétitivité de la destination marocaine face à la concurrence méditerranéenne.
La base de Marrakech s’inscrit dans la stratégie d’EasyJet qui célèbre ses trente ans d’existence en novembre 2025. La compagnie dispose d’une flotte totale de 190 avions. Elle a réalisé en 2023-2024 un bénéfice net de 452 millions de livres, soit environ 512,6 millions d’euros, en hausse de près de 40 % par rapport à l’exercice précédent. Bref, les finances se portent bien.
Pour EasyJet, le Maroc constitue le marché à la croissance la plus rapide hors Europe. Cette première base africaine consolide l’ancrage du transporteur dans la région nord-africaine. Elle permet aussi de développer des connexions depuis des aéroports européens saturés, en offrant des sièges à des tarifs compétitifs pour les passagers européens souhaitant se rendre au Maroc.