Les transferts de fonds de la diaspora du Maroc continuent de jouer un rôle important dans l’économie nationale comme le montrent les 1120 milliards reçus.
En effet, selon les dernières données de l’Office marocain des changes, près de 17,86 milliards de dirhams (soit 1,85 milliard de dollars ou 1120 milliards de francs CFA) ont été envoyés par les Marocains résidant à l’étranger entre janvier et février 2025.
Bien qu’enregistrant une légère baisse de 0,9 % par rapport à la même période en 2024, ces flux financiers confirment la résilience d’une manne vitale pour le royaume.
Les 1120 milliards de la diaspora, un pilier économique représentant 8 % du PIB du Maroc
En 2024, les envois de la diaspora ont atteint 11,7 milliards de dollars, marquant une hausse de 2,1 % par rapport à l’année précédente.
Ces transferts représentent environ 8 % du PIB marocain, soulignant leur poids dans la stabilité macroéconomique du pays.
Le rapport Migration et Développement de la Banque mondiale rappelle d’ailleurs que le Maroc reste le deuxième bénéficiaire de ces fonds dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), derrière l’Égypte.
L’année 2023 avait déjà vu une progression notable, avec 11,8 milliards de dollars reçus, soit une augmentation de 5,2 %.
C’est une dynamique qui s’explique par la forte présence marocaine à l’étranger : plus de 5 millions de personnes, dont une large communauté établie en France (estimée à plus d’un million).
L’Espagne, un contributeur croissant
Les transferts en provenance d’Espagne ont particulièrement retenu l’attention. D’après la Banque d’Espagne, citée par le média The Objective, les envois vers le Maroc ont presque doublé en dix ans.
En 2024, ils ont totalisé 1,375 milliard d’euros, soit 13,1 % du total des transferts sortants du pays. Une somme équivalant à 0,09 % du PIB espagnol, faisant du Maroc le deuxième destinataire de ces fonds, après la Chine.
Cette tendance reflète à la fois l’essor démographique de la diaspora marocaine en Espagne et son ancrage économique.
Contrairement aux idées reçues, ces flux ne se limitent pas à une logique de subsistance : une part croissante est investie dans l’immobilier, les PME ou l’éducation, contribuant ainsi au développement structurel du Maroc.
Par ailleurs, la légère contraction observée début 2025 (-0,9 %) ne remet pas en cause la tendance haussière des dernières années.
Elle s’inscrit plutôt dans un contexte international morose, marqué par l’inflation et les tensions géopolitiques. Malgré cela, la fidélité des MRE (Marocains Résidant à l’Étranger) à leur pays d’origine demeure un rempart contre les chocs externes.
Avec des transferts avoisinant les 1120 milliards de francs CFA sur deux mois seulement, le Maroc confirme son statut de destination privilégiée des fonds expatriés.
Un atout qui, couplé aux réformes gouvernementales pour canaliser ces capitaux vers des secteurs productifs, pourrait renforcer davantage la croissance nationale.