Le Mali veut en finir avec les malversations du régime d’IBK ; l’ancien premier ministre convoqué pour une affaire de 20 milliards

Mali

Crédits photo : données cartographiques de Google

Au Mali, la justice se penche sur un dossier sensible concernant le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta tombé en 2020 lors d’un coup d’État.

En effet, ce mercredi 5 mars 2025, l’ancien Premier ministre Moussa Mara est convoqué à la Cour suprême, au cœur d’une enquête qui pourrait ébranler les fondements du régime politique d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).

L’affaire remonte à 2014 : l’acquisition d’un Boeing 737-700 BBJ pour près de 20 milliards de francs CFA, réalisée sans appel d’offres préalable, a immédiatement suscité les soupçons des institutions financières internationales.

Des irrégularités détectées au Mali

Pour rappel, le Fonds Monétaire International et la Banque mondiale avaient rapidement pointé l’opacité de la transaction, évoquant des risques manifestes de surfacturation et de malversations financières.

Le processus judiciaire s’est engagé avec une détermination sans précédent.

Après une instruction minutieuse, le procès s’est ouvert en septembre 2024 devant la Cour d’assises spéciale pour les crimes économiques et financiers.

La complexité du dossier a conduit la Cour à demander des investigations complémentaires.

Le 9 octobre 2024, elle a ordonné un supplément d’instruction, estimant que les preuves initiales étaient insuffisantes pour prononcer un jugement définitif.

Plusieurs hautes personnalités sont désormais dans le viseur de la justice. Outre Moussa Mara, Oumar Tatam Ly et Madani Touré sont également convoqués pour éclaircir les circonstances de cette acquisition.

Le précédent est lourd : Soumeylou Boubèye Maïga, ancien ministre de la Défense, est décédé en détention en mars 2022, tandis que Bouaré Fily Sissoko, ancienne ministre de l’Économie, est poursuivie pour atteinte aux biens publics.

Le colonel Nouhoum Dabitao, ancien chef d’état-major général des armées, complète ce tableau des hauts responsables impliqués.

Au-delà du cas individuel de Moussa Mara, c’est tout un système de gouvernance qui est aujourd’hui mis à l’épreuve.

L’enquête sur l’avion présidentiel révèle les mécanismes opaques qui ont prospéré durant l’ère IBK, où les contrats publics semblaient échapper à tout contrôle. Les 69 milliards de francs CFA d’équipements militaires également mis en cause illustrent l’ampleur du phénomène.

L’ancien Premier ministre, conscient des enjeux, a appelé ses partisans au calme et à la sérénité. Un message de responsabilité qui contraste avec les années de déni et de dissimulation.

Au Mali, le pouvoir semble déterminé à tourner une page sombre de son histoire politique, en établissant clairement les responsabilités dans cette affaire.

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