Le Mali et le Burkina Faso zappent le Nigeria

MAli Burkina Faso Nigeria

Crédits photo : Collage L-Frii Media

Coup dur pour le Nigeria ; le pays vient d’être mis en porte-à-faux par deux pays de l’Alliance des États du Sahel (le Burkina Faso et le Mali).

Concrètement, le Mali et le Burkina Faso ont boycotté le sommet africain sur la défense organisé à Abuja, marquant une nouvelle fracture entre l’Alliance des États du Sahel et leurs voisins d’Afrique de l’Ouest.

Le Mali et le Burkina Faso n’ont pas envoyé de représentants au sommet africain des chefs d’état-major de la défense qui s’est ouvert lundi 25 août à Abuja, au Nigeria.

Une absence remarquée qui illustre la profonde rupture entre les juntes sahéliennes et leurs voisins d’Afrique de l’Ouest. Tout comme le Niger, ces deux pays ont quitté en janvier la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour fonder leur propre cadre de coopération sécuritaire : l’Alliance des États du Sahel (AES).

Le Niger, seul membre de l’AES présent

Si Bamako et Ouagadougou ont choisi le boycott, Niamey a envoyé un représentant, le colonel Soumana Kalkoye, attaché de défense à son ambassade au Nigeria.

Sa présence souligne la position plus nuancée du Niger, qui malgré son appartenance à l’AES, tente de préserver un minimum de dialogue avec Abuja.

Le sommet rassemble des officiers venus de tout le continent afin de « trouver des solutions locales aux besoins de défense de l’Afrique », selon ses organisateurs.

Coopération sécuritaire fragilisée

Le chef d’état-major nigérian, Christopher Musa, a appelé à une « architecture de sécurité dirigée par l’Afrique », rappelant que les menaces « ne connaissent pas de frontières ».

Mais la fracture politique rend la tâche ardue. Après le coup d’État de 2023 à Niamey, les relations entre Niger et Nigeria se sont tendues, avant de s’apaiser avec la signature d’un mémorandum sécuritaire en 2024.

Toutefois, le retrait du Niger d’une force régionale a limité la coopération contre les jihadistes dans la zone du lac Tchad.

Face à l’insécurité croissante, notamment au Bénin confronté aux incursions des groupes armés venus du Sahel, les divisions entre États fragilisent les efforts régionaux.

Le boycott de Bamako et Ouagadougou rappelle combien la sécurité de l’Afrique de l’Ouest dépend désormais de relations politiques fragiles et d’alliances mouvantes.

© Agence France-Presse

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