La Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara vient de réaliser un tour de force ; pour 65 milliards demandés et le pays reçoit au final 71,5 milliards avec une part en provenance du Mali, du Sénégal et du Bénin.
La Côte d’Ivoire vient en effet de réaliser une opération financière de taille sur le marché obligataire régional. L’État ivoirien souhaitait lever 65 milliards de francs CFA mais a finalement collecté 71,5 milliards de francs CFA.
L’opération d’émission de bons et obligations assimilables du Trésor s’est donc déroulée avec un succès retentissant. Le taux de couverture a atteint 152,93%, ce qui signifie que les investisseurs ont proposé bien plus d’argent que demandé. Cette sursouscription démontre l’appétit soutenu des marchés financiers pour les titres ivoiriens.
Au total, les soumissions globales ont atteint 99,4 milliards de francs CFA, soit plus de 50% de plus que l’objectif initial. Cette forte demande a permis à l’État ivoirien d’être sélectif dans ses conditions de financement.
Le taux d’absorption final de 71,93% montre que les autorités ont pu choisir les meilleures offres parmi toutes les propositions reçues.
L’émission était organisée par UMOA-Titres, l’agence spécialisée dans les opérations financières de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Cette structure facilite les échanges financiers entre les huit pays membres de la zone franc CFA. Elle garantit la transparence et la sécurité des opérations pour tous les participants.
L’opération comprenait quatre tranches différentes pour répondre aux besoins variés des investisseurs. Les bons du Trésor à court terme côtoyaient les obligations à plus long terme. Cette diversification permet d’attirer différents types d’investisseurs selon leurs stratégies de placement.
Les bons à 364 jours, soit un an, ont mobilisé 15,4 milliards de francs CFA au taux marginal de 6,62%. Pourtant, la demande pour ces titres à court terme avait atteint 43,4 milliards de francs CFA. Cette forte demande montre l’intérêt des investisseurs pour les placements sécurisés à court terme.
Les obligations à trois ans ont connu un succès total avec 32,6 milliards de francs CFA levés au prix de 95,05%. Ces titres à moyen terme offrent un équilibre entre rendement et sécurité. Ils attirent particulièrement les investisseurs institutionnels comme les banques et les assurances.
Les tranches à plus long terme ont également été intégralement souscrites. Les obligations à cinq ans ont permis de lever 4,5 milliards au prix de 93,50%. Les obligations à sept ans ont collecté 18,9 milliards au prix de 92,00%. Ces prix reflètent les conditions de marché et les attentes des investisseurs concernant l’évolution future des taux d’intérêt.
Le Mali, le Sénégal et le Bénin en partie créancier des 71,5 milliards de la Côte d’Ivoire
La participation à cette émission a dépassé les frontières ivoiriennes. Bien que la Côte d’Ivoire ait naturellement dominé avec 63,5 milliards de francs CFA de demandes, d’autres pays de l’UEMOA ont participé activement. Cette diversification géographique renforce la stabilité de l’opération.
Le Bénin s’est positionné principalement sur les bons du Trésor pour 3,4 milliards de francs CFA. Le Mali a concentré ses investissements sur les obligations à trois ans avec 3 milliards de francs CFA. Le Sénégal a également participé pour 3 milliards sur les bons à court terme et marginalement sur les obligations à cinq ans.
Les rendements moyens pondérés se sont échelonnés de 6,86% pour les obligations à trois ans à 7,51% pour la tranche à cinq ans. Ces taux reflètent la prime de risque liée à la durée et l’environnement général des taux d’intérêt dans la région. Plus la durée est longue, plus le risque augmente et plus le rendement doit être attractif pour les investisseurs.