Le Japon vient de biffer une date importante dans son programme spatial avec le lancement réussi de la cinquième fusée H3 depuis le Centre Spatial de Tanegashima, situé dans la préfecture de Kagoshima.
Décollée à 17h30, cette fusée transportait le sixième satellite du système Michibiki Quasi-Zenith, qui s’est séparé de sa charge utile 29 minutes après le décollage.
Le Japon renforce sa souveraineté avec le système Michibiki
Ce lancement est le quatrième succès consécutif pour la fusée H3 et ajoute un cinquième satellite au système Michibiki, un pas significatif vers l’objectif du Japon de constituer une constellation de sept satellites.
Cette expansion vise à permettre au Japon d’obtenir des informations de localisation précises de manière indépendante, sans dépendre des systèmes étrangers comme le GPS américain.
Le satellite Michibiki n°6 est doté de fonctions supplémentaires, notamment la capacité de mesurer les distances entre les satellites, améliorant ainsi sa précision. L’objectif est de réduire les écarts à environ un mètre à l’avenir.
Ce dernier satellite est également équipé d’un capteur américain destiné à surveiller les débris spatiaux, augmentant la sécurité et l’efficacité de la constellation.
Le Bureau du Cabinet, qui gère le système Michibiki, prévoit de lancer deux satellites supplémentaires d’ici la fin de l’exercice fiscal 2025 et espère achever une constellation de sept satellites d’ici la fin de l’exercice 2026. À terme, l’objectif est de disposer de 11 satellites pour pallier d’éventuels dysfonctionnements.
En plus de fournir des services de localisation pour les téléphones et les voitures, les données de Michibiki sont utilisées pour l’agriculture intelligente, améliorant l’efficacité des machines de récolte, et pour la technologie d’assistance à la conduite. Le système est également testé pour améliorer la précision des drones livrant des colis dans des îles isolées.
Le Bureau du Cabinet coopère également avec des entreprises japonaises pour fournir des données de positionnement en Asie du Sud-Est et ailleurs, cherchant à étendre les activités spatiales du pays.
Atsushi Watanabe, vice-ministre de la coordination des politiques du Bureau du Cabinet, a souligné l’importance de la capacité à localiser des positions sans dépendre d’autres pays, une question cruciale pour la sécurité nationale.
Actuellement, quatre systèmes de navigation par satellites offrent une couverture mondiale : le GPS américain (opérationnel depuis 1995), le GLONASS russe (pleinement opérationnel depuis 2010), Galileo européen (opérationnel depuis 2016), et le Beidou/Compass chinois.
Ces systèmes utilisent des constellations de 24 à 35 satellites en orbite moyenne, à des altitudes variant de 19 100 km à 23 222 km. Ils fournissent des services de positionnement, navigation et synchronisation avec une précision de l’ordre du mètre pour les utilisateurs civils.