L’autorité française de la concurrence a ouvert ce mercredi 9 juillet 2025, une procédure contre le groupe américain Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp…), accusé d’avoir « abusé de sa position dominante » dans ses pratiques de publicité en ligne, déjà à l’origine de sanctions.
Ce grief, acte qui ouvre une procédure contradictoire au fond, a été notifié à Meta mais « ne saurait préjuger de la culpabilité de l’entreprise », a rappelé l’Autorité de la concurrence dans un communiqué.
L’autorité administrative indépendante reproche à la maison mère de Facebook et Instagram des pratiques anticoncurrentielles, « en limitant l’accès aux partenariats pour la fourniture de services de vérification publicitaire sur les inventaires publicitaires qu’elle commercialise, dans des conditions qui ne sont pas transparentes, objectives et non-discriminatoires ».
Le leader mondial des réseaux sociaux doit transmettre ses éléments dans le cadre de cette procédure, qui n’a pas de délai fixe.
Au terme de ces échanges, si les services d’instruction considèrent que des pratiques anticoncurrentielles sont avérées, le dossier sera renvoyé devant le collège de l’Autorité de la concurrence, lors d’une séance publique.
En cas de sanctions, des amendes peuvent être prononcées et atteindre « jusqu’à 10% du chiffre d’affaires mondial » de l’entreprise, a précisé l’Autorité à l’AFP.
Cette procédure longue, au fond, fait suite à une procédure antérieure, qui avait conduit en 2023 le régulateur français à prononcer en urgence des mesures conservatoires à l’encontre de Meta.
C’est la société française Adloox, spécialisée dans la mesure de la visibilité des publicités, qui avait saisi l’institution en octobre 2022 après avoir tenté sans succès depuis 2016 d’accéder à deux programmes proposés par Meta, indispensables pour exercer son activité.
L’Autorité avait enjoint à Meta de définir et rendre publics de nouveaux critères d’accès qui soient « objectifs, transparents, non-discriminatoires et proportionnés », afin de faciliter l’intégration d’Adloox à ses partenariats.
Ces mesures d’urgence restent en vigueur jusqu’à la publication de la décision au fond.
En 2022, l’Autorité avait déjà forcé Meta à modifier ses pratiques en matière de partenariats avec des acteurs de la pub en ligne, après une plainte du groupe français Criteo, et avait ainsi évité une sanction.
Avec AFP