Singapour a annoncé ce mardi 4 mars 2025 envisager de punir de coups de bâton les escrocs face à la multiplication des arnaques notamment via les réseaux sociaux, orchestrées par des organisations criminelles.
Selon des chiffres de la police, au moins 1,1 milliard de dollars singapouriens (778 millions d’euros) ont été détournés dans des escroqueries en 2024, soit 70% de plus que l’année précédente.
« Nous allons envisager (des peines) de bastonnade pour certaines infractions liées à l’escroquerie, à la lumière du grave préjudice qu’elles peuvent causer », a déclaré la ministre d’État aux Affaires intérieures et au Développement social et familial, Sun Xueling.
Bien que plusieurs mesures de protection soient déjà en place dans le secteur bancaire, les escrocs continuent d’améliorer leur stratégie afin de les déjouer.
Les criminels « ont commencé à demander aux victimes de convertir leur argent en cryptomonnaies avant d’effectuer les transferts, échappant ainsi à nos garanties bancaires », a déclaré la ministre, ajoutant que les cas liés aux cryptomonnaies représentaient près de 25% de toutes les pertes dues aux escroqueries.
Le nombre d’escroqueries signalées via la plateforme de messagerie Telegram, qui offre l’anonymat aux utilisateurs, a presque doublé en 2024, a ajouté Mme Sun.
Elle a exhorté Telegram à adopter des mesures de vérification plus strictes, ajoutant que le gouvernement étudiait « les leviers législatifs pour garantir la conformité ».
Ces dernières années, les autorités de la cité-Etat ont intensifié leurs efforts d’éducation du public contre les escroqueries, notamment en mettant en place une ligne d’assistance contre les escroqueries.
L’an passé, l’ex-Premier ministre Lee Hsien Loong avait indiqué avoir été lui-même victime d’une arnaque car un article qu’il avait commandé en ligne n’était jamais arrivé, soulignant à quel point ce problème touchait tous les secteurs de la société.
Des centres d’escroquerie en ligne, qui attirent des travailleurs de la région, avec des promesses de salaire élevé à l’appui, se sont multipliés en Asie du Sud-Est. Ces travailleurs, privés de tout droit et de passeport, sont ensuite contraints de monter des escroqueries en ligne.
Les Nations Unies estiment que jusqu’à 120.000 personnes, dont de nombreux Chinois, pourraient travailler dans les nombreuses usines de cyber-fraude en Birmanie.
Le mois dernier, des centaines de ressortissants chinois ont été secourus et renvoyés dans leur pays depuis la Birmanie via la Thaïlande.
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