Le Ghana a expulsé vers le Togo au moins six ressortissants ouest-africains, initialement renvoyés des États-Unis dans le cadre de la politique de lutte contre l’immigration clandestine, érigée en priorité par l’ancien président américain Donald Trump, ont indiqué à l’AFP leurs avocats ce mardi 23 septembre 2025.
Le président ghanéen John Mahama avait annoncé, dès le mercredi 10 septembre 2025, que son pays avait accepté, à la demande de Washington, d’accueillir des ressortissants d’Afrique de l’Ouest expulsés des États-Unis.
Ainsi, 11 personnes avaient été admises au Ghana : quatre originaires du Nigeria, trois du Togo, deux du Mali, une du Liberia et une autre de la Gambie.
Cependant, ces personnes ont porté plainte contre le gouvernement ghanéen, dénonçant le traitement subi dès leur arrivée dans le pays.
Elles affirment avoir été détenues sans procès ni accusation, et empêchées de rejoindre leur pays d’origine.
« Toutes ces personnes demandaient l’asile aux États-Unis, et elles ont clairement indiqué qu’elles étaient confrontées à des persécutions – qu’elles soient religieuses, politiques ou liées à leur orientation s€xu€lle », avait déclaré la semaine dernière Maître Olivier Barker-Vormawor, avocat des plaignants.
Mardi, devant la Division des droits de l’homme de la Haute Cour du Ghana, l’avocat a indiqué que ses clients avaient été expulsés sans attendre la fin de l’examen de leur dossier.
L’une des 11 personnes a été libérée et confiée à un proche dans le pays, tandis que six autres ont été envoyées au Togo. Les cinq restantes auraient « vraisemblablement » subi le même sort, mais aucun contact n’a pu être établi avec elles, a-t-il ajouté.
L’expulsion de personnes vers des pays tiers – où elles n’ont parfois jamais vécu – constitue l’une des mesures phares de la politique anti-immigration de Donald Trump, déjà appliquée à des centaines d’expulsés redirigés vers le Panama, le Salvador ou encore le Soudan du Sud.
Avec AFP