Le Gabon de Brice Oligui Nguema vient de réaliser une prouesse financière d’envergure évaluée à 1400 milliards.
En effet, le régime du président élu a annoncé lundi 28 avril avoir mobilisé plus de 1400 milliards de francs CFA (environ 2,4 milliards de dollars) dans le cadre d’une opération de restructuration de la dette intérieure du pays. Cette manœuvre a été baptisée « opération Mouele ».
Face à une dette intérieure qui atteignait 2196 milliards de francs CFA en février 2025, dont les échéances étaient dangereusement concentrées sur la période 2025-2027 (78% du total à rembourser), les autorités gabonaises ont donc élaboré une stratégie pour desserrer l’étau financier qui menaçait l’économie nationale.
Derrière les 1400 milliards en faveur du Gabon, une restructuration initiée par Brice Oligui Nguema
L’opération pilotée par les ministères des Comptes publics et de l’Économie s’articule autour de trois composantes principales, comme le précise le communiqué officiel.
Premièrement, un reprofilage de 592 milliards de francs CFA de dette émise sur le marché de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), permettant d’allonger la maturité moyenne de 2,3 à 6 ans.
Deuxièmement, une titrisation de 473 milliards de francs CFA de créances bancaires hors marché, transformées en obligations du Trésor à 9 ans.
Troisièmement, la mobilisation de 338 milliards de francs CFA de nouvelles ressources financières.
« L’opération a ainsi permis de dégager plus de 680 milliards de francs CFA de gain global, dont 494 milliards de francs CFA de marge de manœuvre budgétaire et de trésorerie du fait de reprofilage des remboursements et 189 milliards de francs CFA d’économies sur le coût du financement de l’opération par rapport au coût habituel constaté sur le marché de la CEMAC« , indique le communiqué conjoint des ministères concernés.
Une mobilisation exceptionnelle des partenaires financiers
L’un des aspects les plus remarquables de cette opération réside dans la mobilisation d’une dizaine d’institutions financières régionales et internationales.
Parmi elles figurent la Banque mondiale, l’Agence française de développement (AFD), le Fonds monétaire international (FMI), la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), la Banque africaine de développement (BAD), la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC), ainsi que plusieurs groupes bancaires comme United Bank for Africa (UBA), BGFI et Ecobank.
Cette participation massive témoigne d’un regain de confiance envers la politique économique menée par Brice Oligui Nguema depuis son arrivée au pouvoir.
« Grâce à cette opération, notre pays a renforcé sa crédibilité financière, assuré des économies importantes sur le coût de financement et créé de nouvelles marges de manœuvre budgétaires », souligne-t-on au ministère de l’Économie.
La restructuration de la dette s’inscrit aussi dans un plan de transformation économique initiée en 2023. Avant cette opération, la situation financière du Gabon était préoccupante, avec des échéances de remboursement concentrées à court terme qui menaçaient d’absorber les ressources budgétaires au détriment des investissements publics nécessaires au développement du pays.
En étalant ces échéances sur une période plus longue, le gouvernement gabonais se donne les moyens de poursuivre ses projets structurants tout en respectant ses engagements financiers.
La démarche est cohérente avec les objectifs affichés par le président Oligui Nguema lors de la table ronde organisée à Libreville le 26 mars 2025, qui avait réuni plusieurs dizaines de partenaires techniques et financiers.
Des retombées déjà perceptibles
Les bénéfices de l’opération Mouele sont multiples selon les autorités gabonaises. Au-delà des gains financiers directs, cette restructuration renforce la crédibilité du pays auprès des investisseurs internationaux et des institutions multilatérales. Elle s’inscrit également dans une politique de transparence budgétaire et de viabilité de la dette publique.
La délégation gabonaise conduite par le ministre des Comptes publics et de la Dette a d’ailleurs participé aux Assemblées bi-annuelles des Institutions de Bretton Woods du 20 au 25 avril 2025, où elle a pu rencontrer plusieurs responsables de haut niveau du FMI et de la Banque mondiale.
L’opération Mouele est présentée comme une avancée décisive dans la modernisation des outils de gestion de la dette qui ouvre la voie à d’autres interventions similaires. Elle s’inscrit, selon le communiqué officiel, pleinement dans les meilleures pratiques internationales.