Le Gabon est devenu le théâtre d’une bataille entre la France, l’Inde et le Japon pour un objectif : le manganèse du pays.
Ces trois grandes puissances mondiales se disputent en effet les richesses minières du Gabon. Mieux encore, l’Inde, le Japon et la France veulent tous investir dans le manganèse gabonais. Pour rappel, le minerai sert principalement à fabriquer de l’acier.
Il faut savoir que cette course s’intensifie, car le Gabon a pris une importante décision. À partir du 1er janvier 2029, le pays interdira l’exportation de manganèse brut.
Cela signifie que les entreprises devront transformer le minerai sur place avant de l’exporter. Par conséquent, les investisseurs étrangers doivent maintenant construire des usines au Gabon.
L’Inde, le Japon et la France à l’assaut du manganèse du Gabon
Ayant senti le filon de loin, l’Inde a récemment montré son intérêt sur la question.
Le 14 août 2025, une délégation indienne s’est rendue à Libreville, la capitale gabonaise. Le haut-commissaire indien a rencontré au cours de la visite le ministre gabonais des Mines.
Lors de cette rencontre, les Indiens ont exprimé leur « volonté de renforcer les échanges économiques avec le Gabon, en misant sur les opportunités offertes par la transformation locale des minerais ». De plus, les deux pays préparent la signature d’un protocole d’accord pour officialiser leur partenariat.
Le Japon n’est pas en reste. En juillet 2025, le vice-président gabonais Alexandre Barro Chambrier s’est déplacé à Tokyo. Cette visite avait pour but d’attirer les investissements japonais.
Le 28 juillet, la délégation gabonaise a signé une lettre d’intention avec l’Association japonaise de l’économie africaine. Cette collaboration concerne les infrastructures, l’agriculture industrielle et les énergies renouvelables.
Cependant, l’annonce la plus importante vient d’Asia Minerals Limited (AML). Cette entreprise de Hong Kong, créée en 1993, est un géant du manganèse. Elle possède déjà une fonderie en Malaisie qui produit 220 000 tonnes par an.
Elle exploite aussi une mine en Afrique du Sud avec une production de 2 millions de tonnes par an. Après des négociations avec le Gabon, AML a accepté d’implanter une usine de transformation dans le pays. Une mission technique arrivera bientôt pour choisir l’emplacement idéal.
Face à ces nouveaux concurrents, la France défend sa position. L’entreprise française Eramet, par sa filiale Comilog, domine actuellement le marché gabonais.
En 2024, elle a produit 6,8 millions de tonnes de manganèse au Gabon. L’entreprise promet de transformer localement au moins 2 millions de tonnes par an. Elle s’engage également à créer plus de 16 000 emplois et à installer son siège social à Libreville.
Si tous ces projets se réalisent, le Gabon transformera complètement son économie. Le manganèse, qui représente déjà une richesse importante, deviendra un moteur de développement industriel.