Le Tchad avance dans son partenariat avec le Fonds Monétaire International (FMI). Les équipes du FMI et les autorités tchadiennes ont en effet trouvé un terrain d’entente sur la première revue du programme appuyé par la facilité élargie de crédit.
Cet accord technique, qui doit encore recevoir l’aval de la direction du FMI, permet d’envisager le déblocage de nouvelles tranches de financement.
Le programme bénéficie d’une enveloppe globale de 455,65 millions de DTS, soit environ 655 millions de dollars. Il avait été approuvé en juillet 2025 par le conseil d’administration pour une durée de 48 mois. Ce financement répond aux besoins prolongés de la balance des paiements du pays, tout en soutenant les objectifs du Plan national de développement 2025-2030. Bref, l’argent ne manque pas, mais les résultats doivent suivre.
L’économie du Tchad qui tient bon pour le FMI
L’activité économique affiche une vigueur certaine. Le PIB réel a progressé de 5,0 % en 2024, dépassant les prévisions initiales. Cette performance s’explique par le dynamisme du secteur non pétrolier, qui compense en partie la volatilité des revenus pétroliers. Les indicateurs récents suggèrent une poursuite de cette expansion en 2025, avec une croissance estimée à 5,6 %.
L’inflation constitue un phénomène inattendu. Elle est devenue négative au début de l’année 2025 et atteignait -4,3 % en novembre, selon les données du FMI. Cette chute découle principalement de la baisse des prix alimentaires, qui avaient atteint des sommets historiques l’année précédente.
La production agricole s’est améliorée, offrant un répit aux consommateurs tchadiens. Enfin, cette situation devrait se normaliser progressivement en 2026, avec un retour attendu en territoire positif.
Selon Julien Reynaud, chef de mission du FMI pour le Tchad, « les perspectives sont globalement positives, à condition que les réformes se poursuivent, que le Plan national de développement soit mis en œuvre et que les conditions extérieures soient favorables ». Cette déclaration résume les enjeux auxquels le pays fait face dans les mois à venir.
Des prévisions revues à la hausse
Les perspectives pour 2026 ont été réévaluées. La croissance, initialement prévue à 3,6 %, a été portée à 5,1 %. L’institution financière internationale note même un risque haussier, en raison de la persistance d’une activité économique soutenue. Cette révision traduit une confiance dans la capacité du Tchad à maintenir son rythme de développement.
Le pays a parcouru un long chemin depuis l’accord de restructuration de sa dette en novembre 2022. Cette opération, menée dans le cadre commun du G20, avait permis de traiter près de trois milliards de dollars d’engagements extérieurs.
Elle avait ouvert la voie au programme de facilité élargie de crédit, en ramenant le risque de surendettement à un niveau modéré. Les créanciers officiels et Glencore, principal créancier commercial, avaient accepté de reporter ou rééchelonner les échéances.
L’accord technique conclu entre les services du FMI et N’Djamena doit maintenant recevoir l’approbation de la direction de l’institution. Une fois cette validation obtenue, le dossier sera soumis au conseil d’administration pour décision finale.
Les décaissements permettront de soutenir les dépenses sociales et les investissements dans les infrastructures.