Le dollar s’effrite depuis le 9 juin 2025, pris entre deux salves d’indicateurs économiques aux Etats-Unis, les cambistes restant aussi dans l’expectative sur les nouvelles négociations commerciales sino-américaines.
Vers 19H05 GMT, le billet vert reculait de 0,28% face à l’euro, à 1,1428 dollar, et relâchait 0,27% par rapport à la livre, à 1,3564 dollar.
« Il y a eu un fort mouvement du dollar (à la hausse, ndlr) après les chiffres de l’emploi non agricole, et le marché pourrait avoir désormais un autre regard sur ceux-ci car ils n’ont pas été extrêmement positifs« , estime auprès de l’AFP Adam Button, de ForexLive.
Les États-Unis sont restés proches du plein-emploi en mai, avec un chômage à 4,2%, même si le marché du travail s’est montré un peu moins vigoureux, selon des données officielles publiées le 6 juin 2025.
Malgré ces indicateurs, Lee Hardman, analyste de MUFG, anticipe toujours « un affaiblissement supplémentaire du marché du travail américain, ouvrant la voie à une nouvelle baisse des taux par la Réserve fédérale au deuxième semestre » et à « une nouvelle faiblesse du dollar ».
Les cambistes attendent désormais plusieurs indicateurs d’inflation aux Etats-Unis, dont les prix à la consommation le 11 juin et ceux à la production le 12 juin 2025.
« L’impact inflationniste des politiques commerciales américaines est sans doute la plus grande question à l’esprit des stratèges en ce moment« , rappellent les analystes de Monex USA.
Un mois après une rencontre fructueuse à Genève, les États-Unis et la Chine ont débuté le 9 juin 2025 à Londres une nouvelle série de négociations avec l’espoir de dépasser leurs différends pour prolonger leur fragile trêve commerciale.
Mais les analystes estiment qu’elle sera moins féconde qu’en Suisse, où Pékin et Washington avaient convenu d’abaisser considérablement leurs droits de douane respectifs pour 90 jours.
La devise américaine recule aussi en raison d’un regain d’intérêt pour l’euro.
« En général, il est préférable d’acheter une devise à un moment où le cycle de réduction des taux est à son plus bas, et l’Europe semble se trouver dans cette situation« , commente Adam Button.
La Banque centrale européenne (BCE) a abaissé le 5 juin son principal taux directeur de 0,25 point, afin de revigorer la croissance économique dans la zone euro, menacée par la guerre commerciale américaine.
Mais la présidente de l’institution, Christine Lagarde, a laissé entendre qu’elle pourrait faire une pause dans son cycle de baisse de ses taux entamé l’an dernier.
Avec AFP