Les Européens s’opposeront à une « paix dictée » à l’Ukraine, a affirmé lundi le chancelier allemand Friedrich Merz, à la veille de négociations prévues entre l’émissaire américain de Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine.
« Nous suivons une ligne claire : aucune décision concernant l’Ukraine et l’Europe sans les Ukrainiens et sans les Européens, aucune paix dictée dans le dos de l’Ukraine, aucun affaiblissement ou division de l’Union européenne et de l’Otan », a déclaré le dirigeant allemand après une réunion par téléphone avec ses homologues ukrainien, français, britannique et polonais notamment.
Cet entretien multilatéral a eu lieu alors que M. Merz recevait le Premier ministre polonais Donald Tusk à Berlin, et que le président français Emmanuel Macron recevait le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Paris.
Ces deux derniers avaient auparavant eu un échange avec l’émissaire américain de Donald Trump, Steve Witkoff, et le négociateur ukrainien Roustem Oumerov, qui étaient pour leur part en discussions en Floride, a annoncé l’Elysée.
« En Ukraine, c’est aussi l’unité de l’Europe qui est en jeu », a souligné Friedrich Merz, soulignant que les grands pays européens, dont la Pologne et l’Allemagne, avaient « une responsabilité particulière pour que rien ni personne ne divise l’Europe ».
Donald Tusk a souligné, d’après la traduction simultanée en allemand, « l’unanimité » des Européens dans ce dossier, et leur « entière volonté de continuer à soutenir pleinement l’Ukraine dans sa défense contre la Russie ».
Cet intense ballet diplomatique intervient alors que les forces russes ont réalisé en novembre leur plus grosse progression sur le front en Ukraine depuis un an, selon l’analyse par l’AFP des données fournies par l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW), qui travaille avec le Critical Threats Project (CTP).
Volodymyr Zelensky, incarnation depuis bientôt quatre ans de la résistance ukrainienne à l’invasion russe, doit en outre faire face dans son pays à un important scandale de corruption éclaboussant le gouvernement, qui a contraint à la démission le puissant chef de cabinet du président, Andriï Iermak.