Le Brésil va accompagner le Nigéria, un pays africain à devenir l’un des plus grands producteurs agricoles au monde. Les deux pays ont renforcé leur partenariat agricole dans le cadre de la participation du Nigéria au Sommet des BRICS au Brésil en tant que pays partenaire.
En marge d’une réunion bilatérale tenue le 4 juillet 2025 au Fort de Copacabana à Rio de Janeiro, le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a affirmé sa volonté ferme de transformer en profondeur le secteur agricole de son pays.
Face à son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, le chef de l’État nigérian a exposé une stratégie claire : éliminer tous les obstacles bureaucratiques pour libérer le potentiel agricole et atteindre une souveraineté alimentaire durable.
Supprimer les blocages, accélérer les réformes
Le président Tinubu a pointé du doigt la bureaucratie comme un frein majeur à la productivité agricole.
Il a insisté sur le fait que des réformes sont déjà en cours pour rendre l’économie nigériane plus compétitive à l’échelle mondiale.
L’agriculture figure parmi les secteurs prioritaires, avec une série d’actions concrètes visant à stimuler la production locale, réduire la dépendance aux importations et créer des emplois.
Des accords multisectoriels avec le Brésil
Au cœur de la discussion : la volonté de rationaliser tous les accords techniques entre les deux pays, qu’il s’agisse de commerce, d’aviation, d’énergie, de mines, ou surtout d’agriculture.
Tinubu s’est montré clair : les partenariats seront accélérés et structurés pour obtenir des résultats visibles, notamment dans la production vivrière et animale.
Le Nigeria espère bénéficier de l’expertise brésilienne, notamment dans la recherche agricole, les nouvelles technologies de production et l’amélioration génétique du bétail.
Le président Lula a, de son côté, salué cette volonté de coopération et s’est engagé à formaliser rapidement les protocoles d’accord entre les deux pays.
Le Brésil, reconnu comme l’un des plus grands producteurs agricoles mondiaux, mettra à disposition ses institutions de recherche pour accompagner le Nigeria dans la modernisation de ses systèmes agricoles.
Accent sur l’élevage et l’économie bleue
Tinubu a également mis en avant les efforts de son administration pour dynamiser l’élevage — volaille, bétail, pêche — et développer l’économie bleue.
L’objectif est de diversifier les sources alimentaires du pays et de tirer profit du potentiel maritime et aquatique du Nigeria, souvent sous-exploité.
Les collectivités locales en première ligne
Un point fort du message du président Tinubu : le rôle des gouvernements locaux. Selon lui, les collectivités locales doivent jouer un rôle moteur dans la production agricole, en synergie avec les initiatives fédérales.
Une approche décentralisée, mais coordonnée, est essentielle pour mobiliser les ressources humaines, foncières et logistiques du pays.
Le ministre de l’Agriculture, Abubakar Kyari, a rappelé que la sécurité alimentaire est une priorité présidentielle. Il a souligné les avantages compétitifs déjà existants, notamment dans la production d’engrais.
De son côté, le ministre du Développement de l’élevage, Idi Mukhtar Maiha, a défini trois axes de coopération avec le Brésil : la santé animale, les normes sanitaires et la recherche génétique. Autant de domaines jugés clés pour améliorer la qualité des productions nigérianes.
Plusieurs gouverneurs présents ont également réitéré leur engagement à soutenir cette relance agricole.
Le gouverneur Dapo Abiodun (Ogun) a notamment salué l’idée d’un forum d’affaires Nigeria-Brésil qui permettra, selon lui, d’accélérer les investissements et les innovations dans le secteur.
Une relance qui se veut rapide et durable
Avec cette visite, le Nigeria affiche clairement son intention de faire de l’agriculture un levier de développement économique, de sécurité alimentaire et de création d’emplois.
La coopération avec le Brésil devrait injecter à la fois des compétences techniques, des investissements et un modèle éprouvé.
Désormais, tout l’enjeu sera dans la mise en œuvre des engagements pris. Car derrière les discours, c’est une véritable transformation de l’économie agricole nigériane qui se joue.