Dans le classement 2025 de Reporters sans frontières (RSF), le Bénin a enregistré un recul passant de la 89e à la 92e place.
Le pays affiche un indice global de 54,6 contre 56,73 l’année précédente.
Ce déclassement reflète une baisse de la liberté d’expression, notamment en raison d’un paysage médiatique dominé par des groupes proches du pouvoir et d’un financement largement tributaire des contrats publics et de la publicité des grandes entreprises.
Selon RSF, cette dépendance financière limite les capacités critiques des rédactions, les contrats devenant des leviers de pression.
La crainte de perdre des ressources pousse certains médias à s’autocensurer au Bénin et ce classement est révélateur.
RSF souligne que la Constitution de 2019 et la loi sur la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) prévoient pourtant la liberté de la presse.
Cependant, le Code du numérique, adopté en 2018, est régulièrement invoqué pour poursuivre des journalistes, notamment pour la diffusion en ligne d’informations jugées nuisibles à l’ordre public.
L’organisation met aussi en cause le contrôle du gouvernement sur les marchés publicitaires, qui limite la diversité des financements. Une réforme annoncée en janvier 2023 concernant la HAAC reste inapplicable à ce jour.
RSF observe enfin que les dirigeants des médias publics et les membres de la HAAC sont désignés par le pouvoir exécutif, tandis que la chaîne nationale relaie les communications officielles.
La Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée chaque 3 mai, porte cette année sur le thème : « Informer dans un monde nouveau : l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias ».