Laurent Gbagbo vide son sac : « J’avais demandé à Alassane Ouattara de jouer le rôle de traducteur »

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L’ex-président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, a fait des confidences lors de son discours du 4 janvier 2025.

Il est revenu notamment sur sa relation avec l’actuel président Alassane Ouattara.

« Mon inscription sur la liste électorale… Alassane lui-même, l’actuel président de la République, a connu cette situation. Et pour l’aider en 1995, je n’ai pas déposé ma candidature, bien que mon dossier fût prêt.

À l’époque, quels sacrifices n’avons-nous pas faits pour lui ? Nous en avons fait beaucoup. Mais bon, c’est la vie. C’est aussi ce qui distingue un homme d’un autre, car nous ne sommes pas les mêmes.

À Pretoria (Afrique du Sud), c’est moi qui ai pris l’initiative de dire à Thabo Mbeki : Frère, je n’ai pas peur qu’Alassane soit candidat. Alassane était présent, ainsi que feu le Président Bédié. J’avais même demandé à Alassane de jouer le rôle de traducteur.

J’ai expliqué que, comme j’ai mes propres électeurs, et que ces derniers n’étaient pas favorables à sa candidature, si je déclarais publiquement à Abidjan qu’il pouvait être candidat, cela m’aurait porté préjudice.

Alors, j’ai demandé à Thabo Mbeki de m’écrire une lettre dans laquelle il préciserait qu’il pensait qu’il serait bon qu’Alassane soit candidat. Grâce à cette lettre, je pouvais justifier l’autorisation de toutes les candidatures, y compris la sienne.

Il s’est levé, m’a embrassé et m’a dit : c’est bien. C’est ainsi que les choses se sont passées. Feu le Président Bédié est décédé, mais Thabo Mbeki est encore vivant.

Nous avons fait cela. Mais pendant que nous préparions les élections, eux, ils préparaient la fraude et la guerre aussi.

Mais bon, c’est le passé. Je vous raconte tout cela simplement pour vous dire ce que nous avons fait. Aujourd’hui, on agit comme si cela n’avait jamais existé, alors que c’est bel et bien arrivé », a confié le président Laurent Gbagbo.

Ci-dessous, quelques réactions des internautes après la sortie de l’ex-président.

« Les gens pensent qu’un grand dirigeant ou un président est celui qui fait de l’embellissement. Or un grand dirigeant est celui qui est capable de prendre de grandes décisions en temps de crise et de maintenir l’Etat malgré les difficultés. Le président Gbagbo a été un grand dirigeant dans ce sens. La bonté est un don qui n’est pas à la portée de tous ».

« Alassane même sait que si toi, il te permet d’être candidat, la vérité de qui a réellement gagné les élections de 2010 va sortir et ce n’est pas bon pour lui et ses partisans. Mais ce qu’il oublie, c’est que la vérité est têtue ».

« C’est très simple, il ne veut pas commettre les mêmes erreurs que toi. En politique, chacun lutte pour ses intérêts. Tu as oublié de dire que c’est parce que tu ne faisais pas le poids face au PDCI que tu as voulu un camarade de lutte à la personne du président Ado ».