L’armée russe annonce une attaque contre…

L'armée russe annonce une attaque contre...

Crédit photo : BBC

Plus tôt dans la journée du dimanche 8 juin 2025, l’armée russe a annoncé mener une attaque contre la région ukrainienne de Dnipropetrovsk, bordant celle de Donetsk, une première en plus de trois ans de conflit, à un moment où les négociations de paix entre Kiev et Moscou sont dans l’impasse.

L’entrée de l’armée russe dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est), non confirmée par l’Ukraine, marque un nouveau revers symbolique pour des forces ukrainiennes, en difficulté sur le front faute d’hommes et d’armements.

« Les unités de la 90e division blindée (…) ont atteint la frontière ouest de la République populaire de Donetsk et continuent de mener l’offensive sur le territoire de la région de Dnipropetrovsk« , a écrit l’armée russe sur Telegram, en utilisant le nom que Moscou utilise pour la région de Donetsk annexée.

L’Ukraine n’a pas réagi dans l’immédiat à ces déclarations, mais les autorités régionales de Dnipro avaient fait part d’un mort dans un bombardement russe à Mejivska, localité située non loin de la région de Donetsk.

Moscou a par ailleurs annoncé la prise de Zarya, petit village dans cette région de Donetsk.

Cette avancée des troupes de Moscou pourrait également avoir une valeur stratégique sur le terrain, en pleines discussions diplomatiques poussées par Washington pour un règlement du conflit, sans résultats pour l’heure.

« Quiconque refuse de reconnaître les réalités de la guerre lors des négociations se verra confronté à de nouvelles réalités sur le terrain. Nos forces armées ont lancé une offensive dans la région de Dnipropetrovsk« , a lancé sur Telegram Dmitri Medvedev, ex-président russe et actuel numéro deux du Conseil de sécurité.

De plus, certains observateurs estiment que les Russes pourraient vouloir continuer leur progression dans cette zone pour mettre à mal le dispositif défensif ukrainien dans le Donbass, objectif « numéro un » proclamé par le président russe Vladimir Poutine.

« Plus de risques »

Avant l’offensive russe en février 2022, quelque trois millions de personnes vivaient dans la région de Dnipropetrovsk, dont environ un million dans la capitale régionale, Dnipro, qui est régulièrement la cible de frappes meurtrières de drones et de missiles.

En novembre 2024, pour la première fois, la Russie avait tiré sur Dnipro son missile expérimental de portée intermédiaire Orechnik, affirmant avoir touché un site industriel militaire.

De nombreux Ukrainiens, fuyant les combats dans les régions orientales de Donetsk et Lougansk, y ont trouvé refuge après l’assaut initial des troupes russes.

Selon l’analyste militaire ukrainien Oleksiï Kopytko, une avancée russe dans la région de Dnipropetrovsk présente « beaucoup plus de risques que d’avantages pour la Russie« , en raison de son « impossibilité à concentrer des troupes » en nombre suffisant « pour une percée« .

L’annonce de cette percée intervient alors que Moscou et Kiev s’accusent mutuellement de perturber un échange de prisonniers et de soldats tués, prévu ce week-end.

L’armée russe a répété dimanche être « prête à restituer plus de 6.000 corps » de soldats ukrainiens, assurant avoir transféré 1.212 dépouilles et s’apprêtant à en livrer d’autres à la frontière russo-ukrainienne, dans la région de Briansk.

Cet échange, s’il a lieu, sera l’unique résultat concret des pourparlers directs tenus en début de semaine.

Ces négociations menées à Istanbul entre Kiev et Moscou sur une trêve, encouragée par Washington, n’ont pas permis de rapprocher les positions.

La délégation russe a remis à Kiev une liste de demandes comprenant notamment le retrait de ses forces de quatre régions dont Moscou revendique l’annexion, la renonciation de l’Ukraine à intégrer l’Otan et la limitation de la taille de son armée.

Des conditions qualifiées mercredi par le président ukrainien Volodymyr Zelensky d' »ultimatums » inacceptables.

Avec AFP

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